Notre démarche stratégique de transformation et de rassemblement, sur la base d'un bilan de la période écoulée et des enjeux de la période nouvelle - Congrès PCF

Dresser un bilan des stratégies menées par le PCF pour se projeter vers un avenir de conquêtes !

Dans le cadre de la préparation du Congrès de novembre prochain, les membres de la section de Trélazé (Maine-et-Loire) du PCF se sont réunis en Assemblée de section (17 présents). Après un échange sur les questions d’actualité (politique nationale, mouvements sociaux, convergence des luttes et nécessité impérative de travailler et ouvrir des perspectives politiques), ils ont tenu à prendre le temps d’un échange sur leur exigence d’avoir, lors du Congrès, un temps conséquent consacré au bilan sur les orientations stratégiques suivies par le Parti depuis plusieurs années. De nombreux camarades insistent tout d’abord sur l’importance d’avoir un congrès vraiment extraordinaire qui parte d’une évaluation et d’un bilan de nos stratégies passées. Il est impératif que la direction nationale écoute vraiment les adhérents dans leur diversité et prenne en compte leurs avis. Les participants à l’AG de section pointent que ce bilan ne devra pas se limiter aux cinq dernières années. Ils considèrent que, dès les années 2000, la mise en œuvre des collectifs antilibéraux a largement contribué à alimenter le rejet de la forme « parti » et participé à l’émergence progressive d’un populisme de gauche aujourd’hui bien présent dans le paysage politique français. Ils tiennent à rappeler au passage que l’opposition défendue par les populistes (« peuple » contre « élites ») ne correspond en rien à leur grille de lecture idéologique de lutte des classes (capital/travail). Dès les années 2000 donc, la direction nationale s’est engagée dans des démarches ayant contribué à l’effacement progressif du Parti. Cette trajectoire a trouvé son apogée lors des élections de 2017. Si beaucoup, dès 2012, avaient déjà regretté de ne pas voir le Parti et sa conception d’un Front de Gauche « ouvert grand angle » sur toute la gauche être présents lors des élections présidentielle et législatives, il y avait alors au moins un accord politique global avec les partenaires politiques en présence. En 2017, et contrairement aux orientations de rassemblement définies lors du Congrès, la direction nationale et notre secrétaire national en tête ont tout fait pour aller très (trop) tôt vers un soutien au candidat de la FI, le tout sans aucun accord politique englobant les Législatives. Le tout donc avant même de savoir ce qu’allaient donner les primaires socialistes ! La victoire de Benoît Hamon lors de celles-ci aurait dû permettre de rebattre les cartes et d’entrevoir un rassemblement des forces de gauche, un rassemblement utile à notre peuple au sein duquel nous aurions eu toute notre place comme force de proposition. Encore aurait-il fallu que nous ne nous tirions pas une balle dans le pied avant cela ! En décembre 2017, la situation politique était toute nouvelle et aurait pu permettre d’entrevoir une issue positive pour la gauche (toute la gauche !) après le quinquennat Hollande. Après les victoires aux primaires d’un B.Hamon bien marqué à la gauche du PS et d’un F.Fillon très à droite (et devant vite composer avec ses « déboires judiciaires »), l’espace politique s’est ouvert pour E.Macron. Sans candidat présent pour exprimer avec force notre conception du rassemblement (et le forcer !), nous n’avons pu, au fond, qu’assister de manière extérieure à une division mortifère pour toute la gauche. En plus d’être spectateurs, nous sommes restés purement inaudibles dans la sphère médiatique pendant toute la campagne présidentielle alors que, et même si nous le regrettons, elle constitue l’élection phare de la Vème République aux yeux de nos concitoyen-ne-s. Les résultats de nos candidat-e-s aux Législatives furent naturellement historiquement bas dans la plupart des circonscriptions, loin derrière ceux d’une France Insoumise exigeant d’être derrière elle et non avec elle, dans le cadre d’une vaste OPA sur la gauche. Ces résultats et l’attitude de la FI apparaissent aux yeux de tous les participants comme un frein à la reconstruction d’une gauche composée de sensibilités variées mais aujourd’hui émiettée. Il est, dans ce contexte, bien difficile de construire de forts et ambitieux rassemblements respectueux de chacun. Nombre de participants regrettent que, lors des dernières années, les choix stratégiques successifs nous aient conduits à perdre un nombre très important d’élus, notamment aux niveaux local et régional. Pourtant, les élus communistes, dont le rôle et le bilan sont trop souvent méprisés y compris en interne, sont autant de points d’appui pour les luttes et les conquêtes politiques, économiques ou sociales, pour la visibilité, la crédibilité et la dynamique de notre Parti. Dans une période marquée par le développement concomitant de la crise et le rejet des partis, du fait et de l’action politiques, des intervenants ont souligné que les actions de nos élus, concrètement utiles à nos concitoyens, devaient être davantage valorisées en termes de communication politique. Beaucoup regrettent, qu’à toutes les échelles (et ce fut notamment le cas lors des dernières Régionales !), nous ayons pris l’habitude de ne pas valoriser le bilan de nos élus, qu’ils soient dans des exécutifs ou non. Beaucoup ont trouvé irresponsable et irrespectueux que le bon bilan de nos élus régionaux soit, au mieux, passé sous silence afin de ne pas compromettre des choix stratégiques nationaux essentiellement basés sur la volonté de rompre avec le PS (avec qui nous gérions pourtant de nombreuses régions en menant de réelles politiques de gauche marquées par notre présence) et ce, en vue d’échéances nationales. La crédibilisation des idées, des discours et des programmes politiques passe par la valorisation de notre action politique lorsque nous sommes aux affaires et de notre utilité concrète à la vie des gens. Oui, et c’est un fait que nous constatons y compris au niveau local, dans notre commune : nos concitoyen-ne-s ne s’intéressent à nous et à nos idées que s’ils ont le sentiment que nous leur sommes utiles ! Tous se sont donc entendus sur le constat d’une perte d’influence de notre parti, que ce soit à gauche ou plus généralement dans le paysage politique français. Certains voient dans la faiblesse du Parti un des éléments explicatifs des tergiversations de la direction nationale au sujet des stratégies à suivre. Quoiqu’il en soit, ils sont unanimes pour dire qu’il est essentiel de mener un bilan clair et complet pour savoir dans quelle direction nous projeter durablement. S’il ne s’agit pas de régler des comptes, force est de constater que l’état de notre parti et de la gauche impose des réponses fortes et, sur le long terme, des perspectives claires en ce qui concerne la visée communiste et la construction d’un projet crédible de gauche, de transformation sociale à vocation majoritaire. Les valeurs communistes sont essentielles au débat politique. Cela exige un PCF qui ne se cache pas. Un nouveau front populaire est possible ! Pour la section de Trélazé du PCF Boris Battais, secrétaire.