Amendements - Relever les défis de la crise - Congrès PCF
L’antiracisme inséparable du combat pour l’égalité et l’émancipation ! page 8 et 9
Cette proposition de texte (3115 signes) remplacerait le chapitre 2-3 ligne 35 page 8 à ligne 12 page 9 Cette proposition intègre la nécessité de créer un chapitre distinct sur les migrations en 2-4 ou entre le 4-2 et le 4-3. Ce texte peut être proposé soit en amendement, soit en motion ou vœu en accompagnement d’un amendement plus court : Le racisme est un rapport social de domination, d’exploitation et d’oppression et non une relation d’hostilité contre l’étranger appelée xénophobie. Dans sa forme ordinaire ou institutionnelle, il produit des fractures durables. Le juif, le musulman, le rom, le noir, l’arabe en sont les cibles privilégiées : plus mal va le monde, plus nombreux sont les boucs émissaires. Même si les juifs sont la minorité la mieux acceptée, ils ont été et peuvent encore être victimes de violence graves. Le fait de les assimiler systématiquement à la politique d’Israël les met en danger. La France, terre d’immigration, a été confrontée à des vagues xénophobes. Or c’est le racisme et non la xénophobie que subissent les Français, descendants de l’immigration post coloniale (Maghreb, Afrique subsaharienne) et des DOM (Mayotte, Antilles, La Réunion, Guyane). Le racisme contemporain produit des races « imaginaires puissantes » en reproduisant sans cesse la même matrice, un nom, une couleur de peau, une origine vraie ou supposée, une religion fonctionnant comme des marqueurs raciaux. Historiquement, l’antiracisme s’est construit pour lutter contre une haine intentionnelle et le racisme biologique, puis contre la montée du FN. Aujourd’hui, c’est la dimension structurelle du racisme qui est pointée : des pratiques racistes sans intention raciste avérée, des discriminations systémiques (accès à l’emploi, au logement, contrôles au faciès..) un racisme qui s’articule avec les rapports de classe et de genre. Toutes ces oppressions sont des freins à l’émancipation humaine, il faut les traiter ensemble en posant l’exigence de dignité et d’égalité de traitement. «Le travail sous peau blanche ne peut s’émanciper là où le travail sous peau noire est stigmatisé et flétri » Marx Face à la pensée dominante qui normalise le discours essentialiste de l’extrême droite, le PCF doit engager une véritable contre-offensive pour recréer des solidarités, lutter contre le racisme sous toutes ses formes sans hiérarchie, prévenir la concurrence victimaire, faire de l’égalité une réalité, construire une société inclusive et solidaire. Lutter contre l’essentialisation des juifs, c’est opérer une différenciation entre l’Etat d’Israël, sa politique et les Juifs dans le monde, en refusant l’amalgame antisionisme-antisémitisme. Il est urgent de combattre l’islamophobie, cette idéologie qui gangrène la société : lutter contre la stigmatisation des musulmans, le dévoiement de la laïcité, réintroduire de la conflictualité de classe, de la géopolitique en lieu et place de la guerre des civilisations, produire les actes qui permettront la décolonisation de nos imaginaires, agir pour la paix et des rapports de coopération. Retrouver le chemin des causes communes face à la montée des populismes et de l’extrême droite en France et en Europe. L’urgence antiraciste est là. Après l’énorme succès du débat du 12 octobre initié par le PCF, « Repenser l’antiracisme, un défi politique », agissons pour les Assises contre le racisme en France et en Europe en mars 2019.