Le Parti et les classes populaires, au travail comme dans la cité - Congrès PCF

La question des questions! Commençons d'abord par un état des lieux très schématique

Il y a tant à dire qu'il est difficile de savoir par où commencer et donc d'évidence il est encore plus compliqué de savoir où aller, comment y aller, qui doit y aller ... Ici je vais donner mon idée de l'état dans lequel nous nous trouvons. 30 ans d'ultra-libéralisme, presque autant depuis la chute du mur de Berlin puis la disparition de l'URSS et des pays du bloc soviétique présentant en Europe aujourd'hui des visages réactionnaires et pire encore, une Chine soit-disant communiste entièrement tournée vers le système capitaliste que nous dénonçons et dont la concurrence organisée au départ par les multinationales elles-mêmes participe à la suppression de nos emplois, une Corée du Nord militarisée dirigée de façon ubuesque, un modèle social français combattu farouchement de l'extérieur comme de l'intérieur entrainant aussi un chômage massif qui pèse sur les salaires et qui enferme chacun-e dans son micro-cocon individuel, une éducation à l'Histoire qui ne cesse d'assimiler nazisme et communisme, des médias et des informations permanentes qui censurent sans vergogne notre parti, etc , etc , etc Il n'est pas étonnant alors que les classes populaires soient aujourd'hui dans une situation de conscience au ras des pâquerettes, ce qui n'est pas contradictoire avec des sentiments d'injustice, ces derniers étant au passage malheureusement dévoyés aussi en mettant l'accent vis à vis des autres, de ses proches pour différentes raisons, résultat du rôle dévolu dans notre pays au FN pour la partie xénophobie. Nos adversaires ont des moyens colossaux, tant quantitativement que qualitativement et surtout ils ont décidé il y a quelque temps déjà d'abandonner la démocratie: référendums jetés aux orties, sondages très négatifs et manifestations non pris en compte, renforcement de l'autoritarisme dans tous les domaines justifié sur la base du terrorisme, ... Alors que cette année nombre de médias et de politologues, du fait de leur proximité politique avec des forces mises en difficulté, ont avancé l'idée que cette fois les élections législatives étaient au moins aussi importantes, voire plus importantes que l'élection présidentielle, les classes populaires ont massivement boudé les urnes bien que 61% de ceux qui ont participé au second tour de la présidentielle disaient qu'ils n'appréciaient pas le programme de Macron dont beaucoup d'électeurs avaient aussi fait ce choix par défaut au premier tour pour éviter un duel Fillon-Le Pen. Sans oublier la position suicidaire, inacceptable à mes yeux, de JLM et LFI basée à l'évidence sur un anticommunisme primaire des militantes PG, il faut dire que la campagne de LFI et du FN pouvait être interprétée comme la volonté de rejouer la présidentielle, avec des affiches et des spots uniquement tournés sur les leaders battus JLM et MLP. Avec tout cela, n'ayant pas fait le geste simple et sans frais d'aller voter de façon secrète dans un isoloir pour des législatives, comment peut-on espérer rassembler des foules contre la loi Travail XXL du nouveau gouvernement alors que ce type d'actions montre depuis des années (que je remonte à 1995 lors de la grève des cheminots qui se sont retrouvés délégués des autres salariés) qu'il ne fait plus la place souvent qu'aux militant-e-s les plus convaincu-e-s. Tout ces militant-e-s le savent et nombre d'adhérent-e-s le ressentent: pour mettre un frein au rouleau compresseur qui dévale la pente du libéralisme, prenant toujours plus de vitesse et aujourd'hui plus d'accélération en vue d'en finir avec notre modèle social inédit dans le monde, il faudrait arrêter le pays pendant plusieurs semaines comme en mai 1968, avec au bout du compte plus de risques de dégâts collatéraux qu'à cette époque où la concurrence mondiale n'était pas aussi exacerbée qu'aujourd'hui. Je vais terminer ce tableau noir sur une anecdote: un camarade engagé dans sa ville depuis très longtemps m'a dit très récemment que maintenant il n'irait plus au porte à porte dans les résidences populaires car aucun échange n'y était possible et qu'il se cantonnerait donc aux quartiers pavillonnaires où il trouvait encore ici et là quelques foyers où une véritable discussion pouvait être engagée, y compris d'ailleurs au delà des électeurs communistes traditionnels. Voilà où nous en sommes selon moi: c'est de ce constat qu'il faut d'abord établir le plus finement possible que nous devons partir pour élaborer le plus largement possible entre nous tout ce que nous devons faire: quoi, comment, à quel rythme, avec quelles priorités, avec qui, avec quelle organisation de notre parti, ... Toutes mes excuses pour un texte si long qui va devenir un pavé imbuvable à l'affichage de ce site ouvert au monde: ce qui amplifie peut-être la désaffection de la part de nos camarades puisque pour l'instant nous devons être seulement une petite trentaine à y être intervenu et qu'il n'y a quasiment plus de suggestions depuis plusieurs jours.