Elections Européennes 2019 - Congrès PCF

Militons d'abord pour notre vision de l'Europe afin de contenu au rassemblement - pas l'inverse

Nous allons bientôt entrer dans une nouvelle période électorale avec la question des européennes. Cela va être un enjeu majeur pour notre parti, probablement un tournant avec celui qui se profile avec les municipales. Nous devons donc tirer les enseignements de la période électorale qui vient de s’écouler avant de nous lancer à corps perdu dans la bataille. Nous avons été le parti du rassemblement et je pense que cela a été perçu comme tel par le peuple de gauche tant nous avons martelé cette proposition, tant il y a eu d’initiatives comme les lundis de gauche ou la Fête de l’Huma, tant il y a eu d’appels du pied. Parti du rassemblement au point que nous nous sommes effacés (nous avons été effacés), nous avons édulcoré nos propositions. Et qu’avons-nous gagné à cela ? Un certain mépris de la part de nos « partenaires de gauche» qui eux, de leur côté, déclinaient leur programme. Mépris courtois chez certain, haineux chez d’autres. Faut-il continuer dans cette voie alors qu’aucun signe avant-coureur ne nous indique que ces « partenaires » auraient eux-mêmes tirés les enseignements de leur attitude. Le rassemblement se fera si les citoyens s’emparent de nos propositions, au moins les plus emblématiques : une Europe des peuples, solidaire, agissant pour la paix dans le Monde, une Europe des services publics, une finance tournée vers l’investissement socialement responsable. Mettre cela à l’ordre du jour, c’est autrement plus mobilisateur que le débat sempiternel et diviseur du sortir ou non de l’Europe. Il faut donc lancer dès maintenant notre campagne sur nos propositions. Je partage en cela la vision de Denis Durand : « Il faut une liste qui combatte clairement le projet fédéraliste de Macron. Une liste qui s’attaque au cœur de la construction européenne depuis le traité de Maastricht – la banque centrale prétendue indépendante et en réalité inféodée aux marchés financiers – au lieu de fuir le combat par des discours « attrape-tout » agitant à la fois un « plan B » de sortie de l’euro pour séduire les souverainistes et un « plan A » pour rassurer l’écrasante majorité des Français qui est opposée à cette aventure. C’est indispensable pour le rassemblement à gauche. Ce rassemblement est refusé par tous nos interlocuteurs aujourd’hui. Croit-on un instant que nous aiderons à sa réalisation si nous nous contentons d’appels à l’unité, sans aller au combat avec nos idées ? ». A laisser les aventuristes et autres souverainistes disculper l’idée même d’Europe, c’est faire reculer l’idée d’internationalisme. Je comprends que la dialectique peut paraître difficile sur l’Europe oui, mais pas celle-là tant cette idée a été abimée. Nous avons des idées dont nous pouvons être fiers ; alors ne courrons plus après les autres, donnons-leur l’envie de nous courir après.