Elections Européennes 2019 - Congrès PCF

Pour la liberté de circulation et d'installation des êtres humains, pas des capitaux !

Les élections européennes de 2019 seront un moment important de la recomposition politique en cours. L’enjeu est essentiel pour le Parti communiste. Dès aujourd’hui, plusieurs questions doivent se poser : quelle stratégie ? Quelles alliances ? Mais surtout quel programme ? S’il y a un point central dans cette réflexion, c’est celui de la politique migratoire. Non seulement car les logiques guerrières de l’Europe, la misère économique et les crises écologiques poussent de plus en plus de personne à quitter leur pays pour tenter de trouver refuge dans un autre pays. Mais aussi, car c’est l’un des sujets qui peut nous permettre d’être audibles, visibles par rapport à d’autres partis ou mouvements de gauche et qu’en cas d’alliances futures, il faut construire un rapport de force dès aujourd’hui pour ne pas avaliser des lignes politiques contraire à toutes les valeurs que le PCF a toujours porté. A l’heure qu’il est, par exemple, difficile de penser s’allier avec le mouvement d’un ancien député européen qui disait en séance plénière du Parlement européen que « les étrangers viennent manger le pain » des communautaires, ne remettant alors pas en cause les politiques européennes de dumping social mais visant les migrant-e-s eux-mêmes. Difficile de la même manière de s'allier avec le mouvement d'un ancien candidat à la présidentielle qui soutenait mordicus en sans autre réflexion les logiques guerrières au Mali ou en Libye lors du dernier quinquennat. En effet, si les ressortissants de l’Union Européenne ont théoriquement le droit de circuler dans l’espace Schengen, il en va tout autrement des ressortissants des pays tiers. L’ensemble des politiques migratoires européennes visent à mettre des barrières à l’entrée dans l’Union européenne. Contrairement au capital qui rencontre bien peu d’entraves à sa circulation, les étrangers non-communautaires voient se dresser contre eux tout l’arsenal européen et leurs droits les plus élémentaires sont piétinés. La France n’est pas en reste dans ce domaine et la politique d’Emmanuel Macron visant à « trier » les migrants entre eux le montre. Depuis des décennies, la politique migratoire européenne est uniquement répressive. C’est Frontex, c’est les accords de Dublin… Cela ne permet rien de régler. Pire encore, le nombre de personnes obligées de fuir leur pays à cause de guerre, de la crise économique ou de dérèglements climatiques s’accélèrent. Toutes et tous ne viennent pas en Europe (seules 12 % des migrations se font du Sud vers le Nord). Toutefois, cette question doit nous interpeller. A l’opposé de ces politiques, nous devons prôner une autre politique de l’immigration qui place l’Humain d’abord. Pour cela, nous devons exiger l’abrogation des accords de Dublin qui font que les étrangers non-communautaires sont ballotés telles des patates chaudes d’un pays à un autre. Nous devons aussi demander une régularisation massive des sans papiers en Europe et que leurs droits soient respectés : droit au logement, droit à la santé, droit à l’éducation… Nous devons prôner la liberté de circulation et d’installation des êtres humains dans l’Union Européenne. Nous devons nous battre, comme a pu le faire la Mairie de Barcelone en inscrivant "Refugees welcome" sur le fronton de sa Mairie, pour changer le regard sur l’immigration : rappeler que les migrant-e-s créent des richesses et rappeler en toutes occasions le coût de la répression contre les migrant-e-s. Nous devons faciliter les regroupements familiaux au sein de l’Union européenne et cesser la criminalisation des militant-e-s solidaires. Enfin, avoir une politique migratoire efficace pour l’Union Européenne, c’est porter l’idée de paix. En effet, l’Union Européenne est souvent responsable des guerres qui meurtrissent le reste de la planète. Pourquoi est-elle aujourd’hui silencieuse sur le massacre des kurdes par les turcs par exemple ? Pourquoi l’Union européenne s’est elle désintéressée depuis des années du conflit israélo-palestinien et n’est elle pas à l’avant garde du combat pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens ? La paix est l'idée qui a fait accepter l'Union européenne par les peuples, il fut un temps. Cette idée doit aujourd'hui être partagée dans le monde et l'Union européenne ne doit pas être facteur de divisions. Pour cela, nous proposons de remplacer le haut commissaire européen aux affaires étrangères, aujourd’hui grands négociateur d’accord commerciaux pour l’Union Européenne, en ambassadeur européen pour la paix. Cela permettra de rappeler le rôle premier de l’Union européenne et la promotion de la paix est certainement un des moyens de permettre aux personnes de ne pas devoir fuir leur pays pour tenter de trouver refuge dans un autre. Nous voulons la coopération internationale, non parce qu’elle serait la solution pour nous protéger des « innombrables migrant-e-s » mais parce que tous les pays ont le droit de ne pas être pillés par des pays plus riches, parce que tous les pays ont le droit de se développer et d’offrir une perspective à leurs ressortissants. Parce qu’il s’agit de la seule voie pour progresser ensemble, lutter contre les guerres, les famines, les dictatures, les maladies. C’est pour toutes ces raisons, et confortés en cela par toutes les luttes actuelles que nous voulons construire des ponts et non pas des murs et qu’il doit s’agir d’un des principaux axes de notre campagne pour les élections européennes.