Le Parti et les classes populaires, au travail comme dans la cité - Congrès PCF

Aborder les questions qui fachent

Pour la paix, la sécurité, l'Alliance Atlantique, l'OTAN ne sont absolument pas la solution........ Mais le problème. Pour le progrès social, pour des services publiques, de transport, de santé, d'éducation, etc... Pour la démocratie, pour la souveraineté l'U.E prolongement politique de l'OTAN ne saurait être en aucun cas la solution.......... Mais le problème. La démocratie, la souveraineté sont les éléments constitutifs de notre capacité à décider ce qui nous convient ou pas. La démocratie ne peut être que souveraine où elle n'est pas. Toute économie à besoin d'instruments de régulation de ses échanges avec le monde extérieur. Elle a à sa disposition deux instruments, soit l'instrument monétaire, soit l'ajustement du prix du travail (part salariale, comme part socialisée). En se refusant à se réapproprier la capacité de battre monnaie (mère de toutes les souverainetés) on adhère de fait pour une politique d'ajustement par le prix du travail. Refuser la remise en cause des droits sociaux et accepter l'U.E bras politique de l'OTAN et son €uro sont des positions antinomique. Le beurre ou l'argent du beurre il faut choisir. N'avons-nous pas nous aussi trahi le vote de 2005 ?? Évidemment OUI. Quand L’EXTRÊME DROITE progresse dans les COUCHES POPULAIRES, c’est sur lui-même que le PCF devrait s’interroger La crise se mesure aussi dans notre difficulté, voire même notre incapacité à communiquer tant la réflexion collective nous fait défaut. Il nous faut faire face, en externe, à une pression idéologique intense, voire même violente, et en interne à une perte de repères, au découragement et à la crainte de nous voir disparaitre, ce qui a fait, bien souvent l'engagement de toute une vie, le PCF. Cette situation perturbe profondément les échanges et les nécessaires débats. 1- Si certain d'entre-nous ne connaissent pas Keynes, vous pouvez en trouver un mauvais résumé dans les propos de dirigeants y compris du PCF 2- Hors de l'Euro point de salut. 3- Le nirvana : une nouvelle politique du crédit, la BCE élevé au niveau du nouveau paradis. En un mot l'€uro, "l'Europe vous les "gens" d'en bas, vous n'avez pas à en discuter, à vous interroger, à douter. Nous pensons pour vous, ces questions ne peuvent-être un sujet de débats, nous avons tranché pour vous. Il n'y a pas à y revenir". Nous sommes à l'époque des experts, et nous sommes les experts. Alors silence dans les rangs, faites avec ce que l'on vous a si gentiment préparé. Et d'ailleurs, si vous mettez en doute ces postulats, vous êtes forcément les suppôts de Satan, c'est-à-dire de Marine Le Pen. Si elle n'existait pas celle-là, il faudrait l'inventer. Elle est devenue comme le vade-mecum obligé de tous ceux, qui faute d'arguments s'en servent à tour de bras pour échapper aux débats et diaboliser toutes autres approches. Les impasses des analyses : - Tout serait dans la domination de la finance, d'où les impasses qui conduisent à considérer qu'il suffirait d'utiliser de bons outils de crédit pour, comme par miracle régler la situation. Quelques repères : 1- C'est oublier que la crise est le mode normal de fonctionnement du capitalisme. On ne sortira pas de la crise du capitalisme sans emprunter, d'une manière ou d'une autre un chemin vers la sortie du capitalisme, vers le socialisme. 2- La crise est d'abord et fondamentalement la crise d'un mode de production, d'appropriation et d'échange des marchandises crées par le travail (Rappel le travail à un prix, le capital est un coût). Nous sommes à un moment où le capitalisme constitue une entrave au développement de l'ensemble des forces productives. (matérielles et humaines). Ce qui est en cause, ce n'est pas le partage, MAIS L'APPROPRIATION fondée sur la possession des outils de travail. C'est sur cette possession qu'est fondé l'accaparement des richesses produites par l'activité de TOUS. En effet, ne jamais oublier que c'est celui qui possède qui bat seul la mesure. C'est bien une appropriation socialisée des richesses produites qu'il nous faut remettre à l'ordre du jour. 3- La crise est une crise de suraccumulation du capital (conséquence du point 2), c'est à dire que la masse des capitaux en circulation est très supérieure à la capacité qu'à le secteur productif à rémunérer le dit capital circulant. La seule issue pour le capital : c'est de détruire du capital pour revaloriser le capital restant. D'où la tentation de l'impérialisme dominant d'avoir recours à la guerre. (En 50 ans les USA sont intervenu militairement dans plus de 100 pays) Mais aussi, pour les États-Unis, contraindre l'Europe à sanctionner la Russie (eux-même ont de très faibles relations économiques avec la Russie). Et ils font par là, d'une pierre deux coups. Il poursuivre l'objectif d'affaiblir la Russie ils savent que cela aura peu d'effet sur la Russie, qui se réoriente vers l'Eurasie, les BRICS en construisant une alternative au système dominé par les seuls États-Unis (FMI, Banque mondiale) mais surtout cela vise surtout à affaiblir son autre concurrent impérialiste, l'Europe, qui n'a aucun moyen pour se retourner (Les marchés perdus en Russie seront définitivement perdus, d'autres auront pris la place Vraiment l'Europe n'est-elle pas qu'un vulgaire troupeau de bovidés. . 4- Nous sommes à un moment où précisément il faut valoriser toujours plus, le travail vivant, alors que le capital est dans une course folle de destruction de ce même capital vivant. Il y avait l'avant Maastricht où nous étions les pourfendeur de l'Euro et celui d'après Maastricht qui nous transforme en adorateur du nouveau veau d'or, l'Euro. (Oui ce truc fait par et pour servir le Capital). Tout cela parce que l'on en arrive à considérer quee le capitalisme est la fin de l'histoire (alors autant faire avec) Les concepteurs de l'Euro, monnaie unique l'avaient, dès le départ, conçu comme élément de base de la construction d'une Europe fédérale liquidant les états nation. C'est là que l'€uro trouvait toute sa cohérence (pour le capital). Les peuples européens ne veulent pas de cette Europe du capital, (60% d'abstention en France aux européennes) Et ils savent bien qu'une Europe des coopérations ne peut passer que par la case sortie de cette U.E là. De ce point de vue il n'est pas exagéré d'affirmer que NOUS AUSSI nous AVONS TRAHI le NON populaire au TCE de 2005. Nous nous comportons depuis, comme si nous avions votés, OUI au TCE par alignement sur les poncifs libéraux, dès le lendemain nous nous nous somme rangés du côté de ce que nous avons combattu la veille. En fait notre position sur l'€uro et l'U.E n'obéit à aucun principe, mais plutôt à un seul "impératif" NE PAS EFFRAYER LE "SOCIALISTE!" NE PAS COUPER LES PONTS, et cela dans toutes les versions social-démocrate, avec ceux qui ont voté, l'ANI, le 4ème paquet ferroviaire et bien d'autres choses. Ils n'ont qu'une seule et unique préoccupation tenter de sauver leurs sinécures. Les pays européens, et c'est une lapalissade, sont tous différents, culturellement, économiquement, historiquement, socialement, démographiquement. Et cela s'appelle UN FAIT. Prétendre faire fonctionner cet ensemble, par nature disparate, sous la DICTATURE d'une monnaie unique est tout simplement une aberration, un nom sens et même un crime. Dans ce contexte, l'Euro n'est adapté qu'à l'économie dominante en Europe, c'est-à-dire, l'Allemande. De ce fait l'Euro est devenue aux mains du capital allemand un instrument de domination impérialiste. Mme Merkel ne manque jamais de le rappeler vertement. C'est le grand capital Allemand qui bat la mesure. De fait, ce que la Wehrmacht n'a pas réussi l'Euro le réalise. L'usage du mot Frexit par Macron ne doit rien au hasard, une partie du capital français n'y trouvant plus son compte. (Les Echos "Les économies allemande et française divergent de plus en plus" "... Ce n'est certes pas nouveau, mais les économies allemande et française divergent de plus en plus. Ce phénomène a pris naissance avec la réunification allemande et s'est aggravé avec la modération salariale qui s'en est suivie outre-Rhin dans les années 2000. « L'excédent allemand est la conséquence directe d'une sous-évaluation de l'économie allemande par rapport au reste de la zone euro de l'ordre de 15 % en termes de niveau de salaires et de prix, et cela commence dès 1995 », considère Xavier Ragot, président de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)..." L'échelon fédéral étant exclu. Il faut que les différents pays à structures économiques, sociales, démographiques différentes disposent d'instrument d'adaptation, de régulations de leurs économies. De ce point de vue l'action sur les taux de change reste pour un pays un outil nécessaire. La monnaie est un instrument fondamental de la souveraineté, faute de quoi nous sommes dépossédés des moyens permettant de faire société, du vivre ensemble. Faute de la nécessaire souveraineté monétaire le seul instrument de régulation restant disponible, c'est d'agir sur le prix du travail qui devient inévitablement la variable d'ajustement. Quand l’extrême droite progresse dans les couches populaire, c’est d’abord sur lui-même que le PCF devrait s’interroger. Quand les couches populaires se mettent aux abonnés absents, (mais aussi, de plus en plus souvent, des adhérents même du PCF), c'est que quelque part, nous ne répondons pas à leurs attentes, à leurs questionnements. Il ne sert à rien de mettre sous le tapis ce qui gêne. Les questions de l'Europe, de l'€uro, de la souveraineté, de la nation sont au cœur des préoccupations. Il nous faudra bien un jour, prendre en compte, sur le fond, ces questions, sauf à assumer le risque d'être balayé parce que devenu inutile pour le monde du travail. Le rassemblement si nécessaire soit-il, n'est que second. C'est bien les attentes, le pourquoi, pour quels objectifs qui est la question première. Les "moulinets sur l'alternative" ne sont rien parce vide de contenu. Il n'est pas utile de décliner une politique sous la forme de tête de chapitre. Agiter les concepts d'union de la "Gauche", de rassemblement, du tous contre le FN ou contre Macron sont très peu d'efficace. Utiliser l'expression union de la gauche nous disqualifie aussitôt, car cela veut dire in fine soutenir le PS, donc être rejetés avec le PS. (L'abstention reflète largement ce phénomène). En fait ne sommes-nous pas devenus que des porteurs de valises pour le compte d'autrui. Le FN n'est utilisé que pour ne pas avoir à rendre des comptes, pour interdire l'interpellation et à force d'usage abusif, cela fini par lasser. IL N'Y A PAS D'ISSUE, SI NOUS NE PRENONS PAS EN COMPTE, POUR Y RÉPONDRE, LES ATTENTES POPULAIRES ET PARMI CES ATTENTES, CE REFUS DE L'EUROPE DU CAPITAL. PRENONS AUSSI EN COMPTE LE FAIT QUE REVIENT DANS LES TETES LA NÉCESSITÉ DE LA RÉVOLUTION (voir enquête de Florence Aubenas) En fait le rassemblement CONTRE à épuisé toutes ses potentialités (le FDG n'a pas été autre chose) le rassemblement POUR est à reconstruire sur la base d'un programme articulé sur une visée, un projet. Seul un parti communiste qui se donne pour objectif de sortir du capitalisme peut porter avec conséquence cet engagement, loin des querelles des égos en s'appuyant sur la force motrice du monde du travail dans toute sa diversité et même ses contradictions. Un projet pour la France, chiche, mais examinons, d'abord, pourquoi notre démarche n'accroche pas dans les milieux populaires et si c'était tout simplement que nous ne répondons pas leurs attentes, à leurs questionnements, à leurs envies de souveraineté. Ils savent eux que le centre de décisions s'est déplacé à Bruxelles, voire à Berlin. Et que viser le seul concierge de l'Élysée est aussi une manière de blanchir Bruxelles, un refus de reconquête de la nécessaire souveraineté abandonnée au grand capital européen. Lanton, le 28 janvier 2018 Bernard Trannoy Le combat de classe a une dimension éminemment nationale, faute de quoi le parti communiste ne peut que disparaître pour cause d'inutilité pour le monde du travail. P.S : La commission économique enferme son analyse dans la seule Europe de la zone Euro. Ne voit-elle pas qu'un monde multi-polaire émerge ouvrant des perspectives renouvelées de coopération, de possibles. Certains rêve à une monnaie mondiale, monnaie qui n'a aucune chance d'apparaitre dans un horizon raisonnable. Par contre des zones monétaires nouvelles se construisent et c'est dans celle-ci qu'il faudrait s'insérer. Le concept même d'impérialisme est totalement évacué, voire ignoré dans les analyses, qui de ce fait ignore la dimension de classe. Le système de domination des États-Unis repose sur 3 piliers. Premier pilier économique, mais ce pilier est ébranlé, voire en train de basculer, deuxième pilier la puissance militaire, troisième pilier le dollar, le pétrodollar et ses institutions dérivées et inféodées que sont le FMI, la banque mondiale et l'OMC et même la BCE. C'est précisément l'attaque de ce troisième pilier par la Chine, la Russie, les BRICS et plus largement les pays émergents qui rend les États-Unis furieux. C'est cette multipolarité, en devenir, mettant en cause leur système de domination, qu'ils veulent empêcher à tout prix de voire émerger, y compris par le guerre. L'Ukraine étant, de ce point de vue, un pion dans cette offensive. Ce sont la Russie et la Chine qui sont dans le collimateur. Renvoyer, comme le font certains "communiste??", dos à dos les impérialismes (USA, Russie, Chine) et où curieusement on oublie dans cette énumération cet appendice des États-Unis qu'est l'U.E drivée par cet autre impérialisme en redevenir qu'est le capital Allemand. Ceux là, oublient qu'il y a un impérialisme dominant qui à besoin de la guerre, pendant que cet autre à lui besoin de la paix pour se construire. Ce renvoi dos à dos est, en fait un alignement sur l'impérialisme dominant, à savoir, celui des États-Unis. Heureusement que l'URSS n'a pas raisonnée à aussi courte vue avant et pendant la deuxième guerre mondiale.