Elections Européennes 2019 - Congrès PCF

Compte rendu réunion chantier Européennes - Fédération de Paris

Elections européennes quelle préparation ? Compte rendu de l'atelier départemental 2018-02-12 Le premier atelier départemental de préparation du congrès, qui s'est tenu lundi 12 février, concernait la préparation des élections européennes qui seront à l'ordre du jour du Conseil national des 30 et 31 mars. Anne Sabourin, membre du comité exécutif national en charge des affaires européennes a fait le rapport introductif. Le débat a été particulièrement riche, abordant de très nombreux sujets : les institutions européennes, la critique de l'UE actuelle, les mots d'ordre et les orientations à porter, la stratégie politique et les candidatures. Au regard du changement de mode de scrutin, nous serons cette fois-ci dans le cadre d'un scrutin de listes nationales et non par grandes régions. Nous devons réfléchir à l'organisation de notre parti pour une campagne nationale avec ce nouveau mode de scrutin, penser la représentation des territoires, la façon dont la liste incarne nos objectifs politiques, sa cohérence nationale et les outils militants communs pour la campagne. Concernant les institutions européennes, le débat s'est concentré sur le rôle du parlement européen et la nécessité d'avoir des député.e.s communistes pour porter la voix des traailleurs.euses, des citoyen.ne.s, se faire l'écho des luttes et travailler à des victoires politiques, tout en mesurant la difficulté à peser sur les décisions européennes. Pour mieux mesurer la capacité d'action de nos parlementaires, un bilan de mandat de nos député.e.s européen.ne.s a été demandé. Concernant la critique de l'UE, nous devons la renforcer pour être à la hauteur de la colère populaire. Et nous devons la politiser en la faisant porter sur la politique néolibérale menée par ses institutions, leur fonctionnement antidémocratique, la politique étrangère et la politique relative à l'immigration. En particulier, la politique néolibérale actuelle est clairement une politique servant les intérêts de la classe dominante, l'UE fonctionnant principalement comme une instance de coordination et de potentialisation des intérêts des multinationales privées. Concernant les mots d'ordre et les orientations à porter, le slogan « l'humain d'abord, pas la finance » a paru refléter le mieux nos orientations. Le fait de mettre en avant que nous ne voulons « ni libéralisme, ni nationalisme » est partagé, mais les camarades pensent que nous devons apparaître avant tout comme une force portant un projet européen que l'on puisse formuler aisément en une plateforme politique d'une dizaine de propositions mettant en avant quelques priorités parmi elles. Ce projet européen que nous portons est résumé dans l'idée d'une union européenne de peuples libres souverains et associés, une instance de coordination des intérêts des peuples, des travailleurs.euses. Les enjeux qui paraissent prioritaires touchent au travail et à l'emploi (augmentation des salaires, amélioration des conditions de travail, baisse du temps de travail), à l'industrie, aux services publics (énergie, hôpital, transports, communication), à la politique migratoire et à l'accueil digne des migrant.e.s, à la démocratie, aux droits des femmes et à la paix. Les deux propositions les plus valorisées dans le débat sont l'idée d'un fonds public européen de développement social, solidaire et écologique financé à hauteur des 30 milliards d'euros mensuels actuellement distribués sans conditions aux banques et entreprises privées, alors qu'ils pourraient financer un essor sans précédent des services publics, et la nécessaire harmonisation des droits et revenus des travailleurs par le haut pour lutter contre le dumping social. De très nombreuses luttes se déroulant actuellement en France sur ces enjeux, il y a nécessité d'ancrer notre campagne dans ces luttes, de les politiser en faisant valoir nos propositions, nationales et européennes. Ces luttes sont un atout pour notre campagne. Une campagne déconnectée de ces luttes affaiblirait sur le plan national notre capacité de riposte à Macron et apparaîtrait sur le plan européen comme purement électoraliste. Concernant la stratégie, l'élection européenne doit permettre à la fois une relance nationale du parti, de le rendre visible sur la scène politique nationale après la séquence difficile de 2017 et de travailler simultanément la nécessaire convergence des forces de gauche. Au regard de la division des forces de gauche, l'idée que le PCF mette en débat une plateforme politique et désigne des chefs de file, un quatuor à parité par exemple, est intéressante. L'objectif est de présenter notre projet et nos propositions à nos concitoyen.ne.s, aux forces syndicales et associatives, de le mettre en débat, de recueillir leur avis et de le proposer également publiquement aux autres forces politiques de gauche pour les obliger à se positionner sur les enjeux qui nous paraissent essentiels. Notre positionnement public doit également se faire autour de l'idée de la nécessite de l'élection de député.e.s européen.ne.s communistes, de l'obtention de député.e.s européen.ne.s communistes pour défendre les intérêts populaires, agir et proposer sans tenter de faire croire que nous sommes en capacité de révolutionner l'Europe, car ce n'est pas crédible à cette étape. Les camarades sont en accord avec l'objectif d'un million de voix, qui correspond à 5 % des voix. La question de la sortie de l'Union européenne a été débattue afin d'évaluer si elle était un objectif possible pour une force de gauche. Si des opinions différentes ont été exprimées, tous les camarades présents se sont retrouvés dans deux idées : 1. les institutions européennes et les traités actuels sont inacceptables et fonctionnent comme un verrou au changement ; 2. une sortie de l'Union européenne et de l'euro ne constituerait pas une sortie du capitalisme et ne déboucherait pas automatiquement sur un progrès social (risque économique – guerre monétaire, politique de dévaluation compétitive renforçant chômage et précarité – et risque politique – isolement, renforcement de forces nationalistes de droite). La pertinence du cadre national a fait débat : si la nation est reconnue comme le lieu, singulièrement en France, d'avancées sociales importantes, le caractère mondialisé de l'économie capitaliste et la nature mondiale des défis du XXIe siècle comme le défi écologique viennent renforcer la nécessité d'une action européenne et internationaliste. La question du rapport aux autres forces progressistes européennes, les partis communistes, les forces de la GUE et du PGE, a aussi été débattue. Il a été mis en avant l'idée de luttes et d'initiatives européennes communes au cour de la campagne pour renforcer la crédibilité d'un projet européen alternatif tout en mesurant la difficulté car des divergences s'approfondissent sur certains points au sein de chacune de ces forces et entre ces forces. La question du rapport à Syriza a été posée et à travers elle les questions des conditions de la construction de rapports de force européens, le rapport aux institutions à tous les niveaux, la gestion du pouvoir politique au regard de la nature de ces institutions. Il a été proposé qu'un débat se tiennent avec nos camarades grecs pour approfondir cet enjeu.