Elections Européennes 2019 - Congrès PCF

Européennes : une liste PCF de rassemblement pour sortir du capitalisme

Je partage l'essentiel du constat proposé dans la trame du chantier "Elections européennes", première échéance électorale après les présidentielles et les législatives qui ont bouleversé le paysage électoral à droite comme à gauche. Le moins qu'on puisse dire c'est que la recomposition politique à gauche après l'éclatement du PS et d'EELV dont de nombreux cadres et électeurs ont rejoint Macron, ne va pas simplifier le rassemblement alternatif que nous visions pour la présidentielle et qui n'a guère plus de chance de se réaliser pour les européennes. Notre propre absence pour la présidentielle et notre soutien à JLM (sans soutenir son programme) constitue un handicap certain qui se traduit notamment par un traitement encore plus marginal dans les médias. Malgré le dynamisme de nos parlementaires. On vient de le voir avec l'Italie, le rejet de l'Europe telle qu'elle se construit, bénéficie aux nationalismes de droite et "de gauche", même si le M5S (32%) a mis de l'eau dans son vin ces derniers temps pour ne pas être confondu avec la Ligue du Nord (18%), alliée du FN. En France, la montée en puissance du mouvement social, face à la violence et à l'ampleur des reculs que Macron veut faire passer coûte que coûte, peut être le signal d'un printemps très revendicatif et possiblement victorieux si le rapport de forces change de camp. Le moment ne serait-il pas venu, dans la perspective des Européennes, de faire progresser l'idée -fondamentale à mes yeux- et que nous portons qu'il faut sortir du capitalisme pour répondre aux urgences écologiques inséparables des urgences sociales. Osons ouvrir en grand la perspective d'un changement de société en faisant sauter le verrou qui la nécrose. Notre analyse de la crise systémique du capitalisme et de ses conséquences sur l'avenir de la planète et des Humains qui l'habitent (ainsi que toutes les espèces vivantes) cesserait-elle d'être pertinente ? Il me paraît établi qu'il n'y a pas de solutions à la crise profonde économique, écologique, démocratique, morale.. sans remise en cause de l'ordre social. Nous ne sommes pas seuls à le penser et à le dire. Que nous ne soyons pas majoritaires, c'est une chose mais comment le devenir si nous ne mettons pas la barre à la bonne hauteur ? Il ne s'agit pas de prendre nos désirs pour la réalité mais de sortir de stratégies d'alliances à tout prix qui, historiquement, nous ont coûté très cher même si nous étions bardés de bonnes intentions. Le PCF, dans la perspective de son congrès, a la capacité de placer le débat politique au niveau des enjeux du moment pour en finir avec la domination du monde par le capitalisme qui le transforme en bourbier où se disputent les grands prédateurs qui se partagent à quelques-uns les richesses issues du travail humain, tout en détruisant les équilibres naturels à une échelle jamais atteinte. Malgré les engagements pris lors des COP, des G8 ou 20, des Grenelle et autres Davos, la situation ne cesse de s'aggraver. Avec un Trump qui s'est retiré des accords de Paris et qui déclare la guerre économique au monde entier ! Ne pourrait-on nous saisir des européennes pour adopter une stratégie résolument offensive plutôt que de nous enfermer dans une alliance défensive de circonstance pour franchir au mieux l'échéance ? Autour de deux idées simples : "Sortir de l'Europe, non...sortir du capitalisme, oui" Autre proposition de formulation : "Une Europe du progrès social et écologique Des peuples coopératifs, souverains et libres C'est possible : sortons du capitalisme" Voilà qui nous démarquerait de tous les démagogues qui, au mieux, se contentent de dénoncer les conséquences sans s'attaquer aux causes. De tels slogans résument les enjeux planétaires : protéger les ressources et partager les richesses, ce qui suppose de maîtriser la finance pour la consacrer au développement humain dans le respect de l'environnement. Donc d'en finir avec les politiques libérales et les majorités qui les portent. N'est-ce pas vers cette transition écologique et sociale que les sociétés doivent impérativement évoluer ? Ces thèmes me paraissent particulèrement rassembleurs et de nature à "réveiller" pas mal de monde, plus ou moins orphelins d'un discours plus direct contre l'adversaire de classe : le capitalisme, sans parler des déçus de pratiques électorales de sommet plus ou moins cohérentes. Retrouvons nos fondamentaux, servons-nous de nos avancées théoriques et de nos propositions les plus novatrices : la sécurité d'emploi et de formation, en fait partie. On en fait quoi ? Une citation occasionnelle ou une grande campagne nationale de tout le parti ? N'est-elle pas de même portée que la sécurité sociale ? Nous pourrons d'autant mieux éviter la marginalisation que nous serons à l'offensive et clairement identifiables, tout en faisant progresser la bataille des idées qui fait rage, portée par tous les "modérés très à droite", qui jouent les remparts contre les "populismes" alors que leurs politiques d'austérité alimentent les colères et le fonds de commerce de l'extrême-droite partout en Europe ! Tout un espace nous est ouvert pour regagner la confiance populaire dont la mobilisation reste décisive pour faire reculer dès maintenant l'emprise du capital sur nos vies avant de faire tomber le mur de l'argent. René Fredon