La formation des communistes - Congrès PCF

Formation sur l'énergie

La question de l'énergie est une question sur laquelle la position du parti est loin d'être claire. Or l'énergie, sous des formes diverses, mais de plus en plus liée au vecteur électricité et soumise à la nécessité de sortir des énergies fossiles émettrices de CO2, est nécessaire au fonctionnement d'une société sous tous ses aspects. Le dernier congrès se s'est prononcé sur la question avec l’adoption du texte ci-dessous à 89,4% (alors que l’ensemble du document du congrès a été adopté de la manière suivante Pour = 451 (76,96 %), Contre =104 (17,74 %), Abstention = 31) “Le débat sur la transition énergétique est engagé et nous le poursuivrons par l’organisation d’Etats Généraux. Il doit prendre une ampleur planétaire pour satisfaire un réel droit à l’énergie pour toutes et tous, au meilleur tarif possible. Dans un contexte d’expansion des besoins énergétiques mondiaux, il s’agit de promouvoir un mix énergétique, 100% public, faiblement émetteur de CO2 , composé de manière complémentaire d’énergies renouvelables (hydraulique, géothermique, hydrolien, solaire thermique et photovoltaïque, etc...) et du nucléaire pour lequel des normes internationales contraignantes de sûreté doivent être définies. Une relance de toutes les filières industrielles du mix, aujourd’hui mises en cause ou inexistantes, doit être engagée, tout comme un effort sans précédent sur la recherche scientifique.” C’est relativement clair bien qu'il y ait largement matière à discussion. Et le congrès à venir devrait impérativement aller vers plus de précision et de clarté. La question du nucléaire est notamment cruciale. Un problème : le texte de « La France en commun » publié pour les dernières élections ne respecte pas l’orientation du congrès. En effet dans le document "La France en commun, les communistes proposent" on trouve 5 fois le mot nucléaire, il s'agit 4 fois du nucléaire militaire, 1 seule fois concerne le nucléaire civil dans le paragraphe rapporté ci-dessous : "Engagement fort dans la recherche (captage de CO2, stockage de l’électricité, sûreté nucléaire) et création de filières nationales permettant d’industrialiser les nouvelles technologies." Que veut dire cette formulation ? Le nucléaire se résumerait-il à ses problèmes de sûreté, dont certes il ne faut pas négliger l'importance, mais il y a vraiment d'autres choses à dire sur le sujet. Cette question de l’énergie et notamment de l’électronucléaire n’est pas une question subsidiaire, annexe, secondaire. L’énergie c’est le sang de l’activité économique, du fonctionnement de l’industrie, des niveaux sociaux, du bien-être des populations. L’utilisation de l’énergie, basée aujourd’hui dans le monde essentiellement sur les combustibles fossiles émetteurs de CO2, conditionne l’avenir du climat. Si la France occupe une des premières place parmi les pays industrialisés faiblement émetteurs de gaz à effet de serre c’est qu’elle dispose d’une filière électrique très décarbonée et ceci essentiellement dû à la part importante du nucléaire et aussi de l’hydraulique. La mise en œuvre des énergies renouvelables électrogènes (essentiellement intermittentes éolien et photovoltaïque) n’ont pas eu d’impact sur la diminution des émissions. L’Allemagne est à cet égard un exemple lumineux puisque malgré des investissement fabuleux dans ces énergies (subvention atteignant actuellement 25 milliards d’euros par an) n’a pas vu diminuer ses émissions qui sont stables depuis 2009 avec une tendance à l’augmentation. C’est insupportable que le nucléaire soit traité avec cette légèreté dans le grand texte public émis par le parti pour les dernières élections. Comment interpréter cette position ? Sans doute que la direction du parti n’est pas du tout convaincue que le nucléaire est une énergie d’avenir, elle admet tout au plus que dans l’immédiat on ne peut pas s’en passer. Et qu’elle cède à la considérable pression médiatique qui met en avant des scénarios (Negawatt, ADEME) qui imaginent les 100 % renouvelables et dans lesquels se coule JLM. Avoir une position claire et offensive sur le nucléaire répondrait à l’opinion de couches progressistes de la population qui sont désemparées devant la nullité des propositions de ce qui reste de la « gauche » sur la question énergétique dont, je me répète, dépend étroitement l’avenir de la planète et celui de notre pays. A suivre je l'espère. Car évidemment il y a beaucoup à discuter. Fraternellement.