Paix - Congrès PCF

L'urgence du désarmement nucléaire

C’est un événement historique, le vendredi 7 juillet 2017, 135 Etats de la planète ont mis au point dans le cadre de l’ONU Le Traité d’interdiction des armes nucléaires. Or la France s’oppose à ce texte et est engagée dans un processus de modernisation de ses armes nucléaires. Pourquoi soutenir un tel traité ? D’abord, parce que l’accumulation d’arsenaux nucléaires est en soi une menace pour la Paix. Comment peut-on penser que l’existence de 16 000 armes nucléaires dans le monde puisse être un vecteur de Paix. Prés de 75 ans après Hiroshima, des procédures d’alerte permettent aujourd’hui le déclenchement d’une puissance nucléaire 10 à 30 fois supérieure à celle qui à l’époque a détruit des populations entières. La bombe atomique ne fait pas de cadeaux, civils, militaires, écoles, hôpitaux… On oppose souvent à cet argument celui de la dissuasion comme vecteur de Paix. Ici encore deux remarques : la premiére est que la dissuasion instaure un rapport de forces entre les nations, et donc un rapport de défiance. . Il ne peut pas y avoir de négociation sur les principaux différends internationaux sans implication des principales puissances nucléaires, ne serait-ce que parce que certaines de ces puissances sont aussi membres permanents du Conseil de sécurité. Or, dans la situation actuelle d’impasse dans tous les domaines du désarmement nucléaire, les relations stratégiques entre les États-Unis, la Russie ou la Chine sont de plus en plus dominées par leur antagonisme nucléaire. De plus, l’argument de la dissuasion entraîne la prolifération. Comment expliquer que certains êtats auraient droit à l’arme nucléaire et pas d’autres ? Ici l’impérialisme est à son paroxysme. Il s’agit pour les plus grandes puissances mondiales de déterminer qui a droit ou non à la dissuasion. Et donc un rapport de domination s’installe. Notre position ne vise pas à dire « si certains les ont, tous doivent l’avoir », mais à l’inverse : Agissons maintenant pour le désarmement ! Certains experts qui bénéficient en France d’une audience estiment qu’il est impossible de «faire rentrer le génie nucléaire dans sa bouteille». Ils affirment que, dans un régime d’interdiction de l’arme nucléaire, l’incitation à la fraude serait considérable en raison de l’avantage stratégique qu’obtiendrait un éventuel contrevenant. A cette objection nous répondons que l’actuel régime de non-prolifération montre précisément qu’il est possible d’interdire l’accès à l’arme nucléaire aux pays qui ne la détiennent pas actuellement. Des solutions techniques comme le perfectionnement des mécanismes de vérification de l’AIEA, l’interdiction de l’enrichissement national de l’uranium ou des obligations strictes de transparence peuvent considérablement renforcer ce régime. Les détenteurs de fait de l’arme nucléaire (Israël, Inde, Pakistan, Corée du Nord) le sont en raison de circonstances historiques particulières et parce qu’ils bénéficient de la tolérance d’une ou plusieurs grandes puissances. Si ces puissances faisaient le choix du désarmement, elles ne pourraient que mettre un terme à cette tolérance, d’ailleurs considérée comme provisoire dans les textes pertinents de l’ONU. Imposer la volonté de désarmement à la place de celle de la non-prolifération est un objectif non seulement réalisable mais en plus essentiel à la survie de l’Humanité. Avec le Mouvement de la Paix, le Mouvement international ICAN (récompensé en 2017 par le Prix Nobel de la Paix), exigeons que la France ratifie le traité d’interdiction !