Initiatives - Congrès PCF

Revenir à la dignité et à la solidarité

Lors d'une rencontre avec des habitantes du Jas de Boufan, un quartier d'Aix en Provence, deux mots sont revenus plusieurs fois dans leurs paroles: "dignité", "solidarité" Vis à vis des hommes et des femmes politiques en campagne électorale: Ils ou elles promettent la lune, puis une fois élu.es demandent à leurs électeurs.rices d'être patient.es. Puis expliquent qu'ils ou elles doivent faire des concessions, qu'ils ou elles ne peuvent pas tenir leurs promesses. Pas cette fois. Mais promis, au prochain mandat. Cette attitude est vécue comme un mépris. Rendre leur dignité aux jeunes de ces quartiers : - Investir sur et pour eux, ne pas les traiter en délinquants potentiels, avant tout leur donner du travail. - donner à tous les mêmes chances, dès et en particulier dès l'école. Notre système d'éducation est un système très discriminant. Un enfant d'ouvrier ou "issu de l'immigration" n'a pas les mêmes chances qu'en enfant de cadre blanc. - d'ailleurs, cesser d'employer ce terme "issu de l'immigration", la plupart des jeunes du quartier sont français, nés en France. - Leur donner du travail, en créant du travail, et en leur donnant les mêmes chances qu'aux autres. Il y en a assez des CV qui ne sont même pas lus parce que le nom sonne arabe, parce que l'adresse n'est pas bonne, parce que la couleur de peau n'est trop foncée. Le délit de facies et l'islamophobie ont été mentionnés plusieurs fois et sont vécus comme une injustice, un mépris. Les personnes sont françaises, être mulsuman.e n'a rien de répréhensible, c'est une liberté garantie par la république. Difficile dans ces conditions de ne pas être révolté.e quand on est traité.e comme un.e français.e de seconde zone ou un.e criminel.le en puissance. Pour les migrant.es: - Les traiter avec dignité, en particulier lors de l'accueil et le traitement de leurs démarches et leurs demandes de titre de séjour ou d'asile. Pour tous et toutes, moins d'invidualisme. - La solidarité existe, entre voisins proches par exemple. Travailler à l'étendre au delà de ce petit cercle ferait des miracles. - La solidarité doit se manifester également par la mixité dans les logements, sociaux ou pas. Le manque de mixité crée des ghettos, des communautarismes. Les personnes se sentent traitées différemment (délit de faciès). Risque d'explosion sociale. La mixité permet le vivre ensemble, fait avancer tout le monde à la même vitesse. - Cette mixité doit s'appliquer également entre générations. Les personnes âgées se sentent invisibles, oubliées, non respectées. Mettre en place des lieux de rencontre entre personnes âgées et jeunes, organiser de l'entraide, peut-être sous forme d'un stage de bénévolat obligatoire, et à tout le moins, expliquer aux plus jeunes ce que ca représente d'être âgé. Expliquer les devoirs, ce que chaque génération apporte à l'autre, ne pas rester dans l'image qu'un vieux-une vieille, c'est inutile, ca ne travaille pas, ca ne sert à rien et ça coûte. Etre conscient.e que la pauvreté progresse, même chez les salarié.es. - Baisse des APL alors qu'on fait des cadeaux aux riches - Non seulement la pauvreté et la précarité augmentent, et c'est ressenti comme une honte. Beaucoup de gens qui pourraient prétendre à une aide ne font pas la demande, acceptent une aide si ça ne se voit pas. Et la criminalisation par le gouvernement des pauvres, des chômeurs aggrave la situation.