La formation des communistes - Congrès PCF

Stages de base et formation en général : n'oublier ni les fondamentaux, ni la pratique concrète

Les documents des 2 Février et 30 Mars contiennent des éléments positifs, mais aussi des aspects qui font problème. Je parle à partir de ma pratique militante, et aussi sur mon expérience comme intervenant dans des stages nationaux de base ou de cadres, notamment pour la séquence "Marx, invitation à mieux connaître". Séquence qui disparaît complètement du nouvel intitulé-type qui comporte 5 séances. On peut toujours imaginer que ces apports peuvent prendre place dans l'intitulé trois, "Capitalisme/crise/dépassement", mais alors il faut l'expliciter clairement, pour une raison non pas fétichiste mais essentielle : une véritable approche de la démarche de Marx permet de lever de très nombreux blocages et butoirs qui entravent la réflexion et les luttes, et dans le Parti, et dans la population, et de mettre au grand jour : le caractère invisible de l'exploitation capitaliste, les conditions économico-sociales qui produisent les conditions de vie et de l'idéologie dominante; le fétichisme du Marché et de l'Argent; la prise en compte des interactions, des contradictions afin de s'appuyer sur elles pour les dépasser, en substituant au fixisme, la dialectique et la notion de "germe", de potentiel, de mouvement historique ici présent...mettre au grand jour la lutte des classes avec ce "pour qui" ou ce "pour quoi" qu'il faut sans cesse ajouter aux grands mots comme "réforme", "coûts", "libérer le travail", bref l'existence d'une classe qui organise consciemment le pillage légal, les mensonges et les divisions ...ces notions et tant d'autres, y compris leur enjeu anthropologique sont indispensables (à condition de les relier à des exemples et enjeux concrets) pour assimiler ensuite les phénomènes économico-sociaux dans leur dimension technique. On a compris que je parle d'un Marx "vivant et pratique", comme l'exprimait notre précédent Congrès. Les très nombreuses réactions spontanées que j'ai reçues, stagiaires avant tout mais aussi organisateurs fédéraux de terrain, m'ont conforté dans ma conviction que, aux différents niveaux de formation, cette dimension marxienne correspond à un vrai besoin. A propos de fondamentaux, je présume que dans ''Les conditions et grands enjeux de développements aujourd’hui", il y a la dimension écologique mais cela irait mieux en le disant, d'autant qu'il y a un grand débat à avoir sur l'occultation étrange dans plusieurs de nos documents et pas innocente d'une question centrale, celle de L'ENERGIE CARBONEE en lien avec gaz à effet de serre, réchauffement climatique et catastrophe humaine : ne faudrait-il pas écouter un peu mieux sur cette question, les apports remarquables de nos intervenants-formateurs concernant l'actuelle séquence Développement durable ? Enfin, le positif : sans entrer dans le détail, je note que les libellés des différentes séquences proposées traduisent un vrai souci, chacune dans leur domaine, de déboucher sur une dimension pratique. On peut même aller plus loin en ce sens, la dimension technique numérique de la future formation doit être enrichie par l'expression orale, apprendre à écouter et à se faire écouter, animer une réunion, etc, bref en intégrant une dimension théâtrale que les patrons et gouvernants n'hésitent pas à faire suivre à leurs propres cadres...dans un but tout autre, naturellement. Donc, la pratique...ET les fondamentaux, présupposés quasi philosophiques; cette apparente contradiction n'est, pour des marxiens, qu'interaction pour mieux dépasser le réel existant... Serge Ressiguier