Amendements
Pour une nouvelle stratégie de rassemblement et d'unité populaire - Congrès PCF

5.1 Les bases sociales du rassemblement

Les bases sociales de ces rassemblements existent mais peinent à trouver une issue politique. Unifier le salariat et renforcer entre elles les luttes contre toutes les dominations – de classes, de genres, de générations, racistes, culturelles…- pour une émancipation conjointe est décisive pour contribuer à la construction de réponses à la hauteur de cette situation caractérisée par la généralisation et le durcissement des rapports d’exploitation et de domination. Tout le salariat est aujourd’hui pris dans un rapport d’exploitation, des ouvrières et ouvriers sans-papiers jusqu’aux intellectuel·le·s prolétarisé·e·s. Bien loin d’être une forme d’indépendance, l’ubérisation apparaît de plus en plus comme un rapport d’exploitation. Les travailleuses indépendantes et les travailleurs indépendants sont pris dans cette même logique, qui met en péril les petites entreprises et leurs atouts humain. Le monde du travail et de la création dans sa grande diversité (de la classe ouvrière aux cadres, avec ou sans statut spécifique, des infirmiers et infirmières aux enseignantes et enseignants jusqu’aux chercheuses et chercheurs, des chômeuses et chômeurs aux précaires, des jeunes aux retraité·e·s, des artistes aux artisans, jusqu’aux petits paysans) a fondamentalement des intérêts communs : faire reculer la domination du capital financier sur l’humain. Notre mot d’ordre L’HUMAIN D’ABORD trouve des résonances dans toute la société. Cela s’exprime par la précarité, la misère, le chômage, les violences de toutes sortes vécus par un nombre croissant de nos concitoyens. La baisse drastique du pouvoir d’achat des 30 millions d’actifs mais aussi des 14 millions de retraités est aujourd’hui une dure réalité qui renforce le sentiment de pessimisme social d’un grand nombre de citoyens. Pour autant bien que peu audible sur la scène médiatique, une protestation commune grandit contre les bas salaires, les risques de déclassement et l’aliénation au travail. Les citoyens aspirent à autre chose : avoir des salaires dignes, des conditions de travail plus épanouissantes, être acteurs des décisions qui les concernent dans leur quotidien, dans leur vie individuelle, citoyenne et de travail. Cela s’exprime aussi par des aspirations à la formation tout au long de la vie, à la maîtrise du sens de son travail, au partage des responsabilités jusqu’à l’intervention dans la gestion, à la maîtrise des trajectoires personnelles, à la réduction du temps de travail pour le développement de soi et pour une meilleure vie hors travail. Le progrès de ces facteurs communs est une menace pour le grand patronat, pour sa conception de l’entreprise. Pour appuyer les dirigeants, Macron engage toute la force de l’État avec ses réformes réactionnaires. Ils s’emploient à récupérer la sensibilité des salarié·e·s qualifié·e·s aux enjeux de compétitivité, de modernisation, d’efficacité et de financement, tout en jouant sur la sensibilité des couches urbaines aux enjeux écologiques. Ils cherchent à les intégrer dans un rassemblement qui sacrifierait les ouvrières et les ouvriers, les couches populaires, les chômeuses et les chômeurs. En même temps, ils cherchent à couper les revendications sociales d’autres luttes aux potentiels émancipateurs considérables : les luttes des femmes, des jeunes, des travailleuses étrangères et des travailleurs étrangers, ainsi que celles concernant les identités ou encore l’écologie. À l’opposé de ce travail de division, il s’agit de rassembler autour de leurs intérêts communs toutes celles et tous ceux qui s’affrontent à la même logique et au même adversaire. C’est possible si nous travaillons à faire émerger les points communs des aspirations et revendications que le pouvoir cherche à opposer. C’est possible si nous arrivons à mener des luttes victorieuses qui montrent par les actes qu’un autre avenir et d’autres choix sont possible : Réussir à défendre concrètement des services publics menacées sur le territoire et proposer des mesures de modernisation visant à restituer son sens et la qualité de son action aux services publics ; soutenir la lutte des syndicats pour la défense de l’emploi, du droit de formation et les salaires ; Proposer le renforcement et l’extension de la sécurité sociale comme un droit fondamental des conditions d’existence dignes des individus. Les dominations – genre, générations, capitalisme, racisme… - se renforcent entre elles. Les luttes contre ces dominations existent et se développent. Notre parti y prend part de longue date. Nous pourrons initier des rapprochement entre ces différentes luttes, sans nier la spécificité de chacune d’elle, pour montrer qu’elles peuvent s’épauler pour une émancipation commune. C’est tout cela, la base sociale du rassemblement que nous voulons.