Amendements - Relever les défis de la crise - Congrès PCF

6/3 les élus , Amendement Page 22 lignes 21-22-23 : Remplacer le paragraphe par :

Notre souci étant de créer les conditions d’une participation effective des habitants à la vie de la cité alors que le contexte politique, économique et médiatique pousse à l’individualisme et au repli sur soi. Question ! Peut-on gérer une ville et appliquer un programme sur le seul vote des citoyens en sa faveur ? L’histoire montre aux habitants et aux élus que l’on ne peut faire le bonheur des individus à leur place car nous vivons dans un système où il y a des intérêts antagoniques entre d’un coté les puissances financières et de l’autre les salariés et les habitants. Qui décide de l’aménagement du territoire ? Les directions des grosses entreprises ou d’abord les salariés et les habitants du territoire ? De très nombreux salariés et habitants, sont disponibles pour être des acteurs, pourvu que l’on en créé les conditions et c’est sans doute la dessus qu’il faut s’appuyer pour progresser vers une véritable démocratie participative. La démocratie participative nécessite un autre rapport aux gens qui consiste à les mettre à égalité avec nous les militants(es) et élus(es)sur les tenants et aboutissants afin qu’ils s’engagent. Si on pose la question aux salariés et habitants pour savoir ce qu’ils ou elles pensent de tel ou tel projet ? Cela peut apparaître comme une démarche démocratique alors que ceux qui posent la question ont déjà réfléchi, sont informés face à une masse de gens qui eux ne savent pas ni pourquoi ni comment et donc s’en remettent naturellement à ceux qui « savent ». Si les élus et les partis y ont réfléchi ils n’apportent pas tous les mêmes solutions. Les habitants et les salariés eux ne constatent qu’une chose : ils et elles ne maitrisent pas leur destinés Face à la délégation de pouvoir de nos concitoyens montent des exigences multiples de participation, de nouveaux modes de représentation à construire, bref de démocratie réelle. Cette conception délégataire marque en profondeur nos propres comportements : les pratiques archi dominantes sont —au mieux — d’informer et de débattre avec les habitants sur des projets largement ficelés, qui conduisent généralement à trois positions possibles : le pour, le contre ou le plus souvent, l’indifférence. Or, c’est cette conception même qui est à bout de souffle, avec la crise profonde de la politique, dont témoignent taux d’abstention croissants, décrochage des couches populaires, des jeunes, ou zapping électoral. Quelques enseignements... On le voit, c’est un processus qui repositionne le rôle des partis, des citoyens, des services municipaux et des élus : redonner le pouvoir aux citoyens n’en enlève ni aux services municipaux (leur expertise se nourrit de celle des habitants et inversement), ni aux élus, qui ne sont pas « neutres », ont un point de vue, des informations et des analyses nécessaires à la réflexion de tous. C’est une démarche exigeante, qui demande du temps, de l’engagement, qui nécessite de donner envie, confiance, d’être attentif à ceux qui ne viennent pas ou ne parlent pas facilement...Ce sont les habitants, et pas seulement tous les six ans, qui en dernier ressort décident, les élus aidant à créer les conditions pour y parvenir. N’est-ce pas la même question qui est posée aux organisations politiques, aux syndicats et associations, à savoir permettre aux citoyens d’être acteurs de la politique, à égalité. L’essence même de la démocratie réside dans le fait que tous les citoyens, pour prendre part aux décisions qui intéressent la collectivité, ne doivent pas approuver ou désapprouver celles qu’on leur soumet, mais pour les élaborer eux-mêmes et en contrôler la mise en œuvre. Des expériences existent et méritent d’être popularisées. Il est clair qu’en ce domaine beaucoup de choses restent à inventer.