Écologie, enjeux de classe et projet communiste - Congrès PCF

Assises de l'Environnement FD du Haut-Rhin

Assises de l’Environnement La Fédération du Haut-Rhin du Parti Communiste a réuni le samedi 14 avril 2018 ses Assises de l’Environnement en vue de la préparation du Congrès. Les deux thèmes retenus -le nucléaire et la nappe phréatique d’Alsace- ont permis d’aborder deux questions d’actualité dans le département, qui recouvrent une importance nationale : la centrale de Fessenheim et la nappe phréatique rhénane. Après un état des lieux de la situation énergétique de la France, les débats ont été ouverts par la diffusion du film Le procès du nucléaire réalisé par le Comité central d’Entreprise d’EDF. Les échanges ont montré que les avis étaient partagés sur la question du nucléaire, les uns insistant sur la question des risques et des déchets nucléaires, sur les conditions d’extraction de l’uranium dans les mines d’Afrique, les autres sur l’absence d’alternative crédible à court terme, sur les nombreux dispositifs de sécurité mis en place par EDF, sur l’existence de déchets non collectés dans les autres filières de l’énergie. Grâce à l’éclairage technique de salariés de la Centrale de Fessenheim, les débats ont été de bonne tenue et ont débouché sur des propositions : La Centrale de Fessenheim sera fermée dans les années à venir. EDF doit donc établir et rendre public son programme de démantèlement, sur la base des retours d’expérience de Brennilis et de Chooz, et son plan de reclassement des personnels ; avec 5000 emplois à la fois directs et induits menacés, le PCF doit porter l’ambition d’un plan social exigeant à la hauteur du plan social des Mines de Potasse d’Alsace dans les années 2000 ; Le risque principal du nucléaire est celui de la privatisation d’EDF, qui pose de nombreuses questions de sécurité. EDF doit redevenir une entreprise publique, détenue à 100% par des capitaux publics. C’est à ce prix que les citoyens pourront faire confiance au plan de démantèlement des installations et de dépollution ; le PCF doit parallèlement dénoncer la privatisation des barrages hydrauliques qui répondent à des enjeux d’utilité publique plus larges que la question de l’énergie (gestion de l’eau, irrigation, tourisme) ; La question des déchets industriels doit donner lieu à un débat national. Toutes les énergies produisent des déchets, or seule la filière nucléaire collecte ses déchets. Sur 12 kg produits par habitant et par an, le nucléaire ne représente qu’1 seul kilo de déchets. Comment va-t-on retraiter les déchets du solaire et de l’éolien, dont les systèmes d’exploitation ont une durée de vie qui n’excède pas 20 ans ? Le stockage des déchets par enfouissement, comme à Bure, mérite également un débat. Au-delà d’un siècle, l’enfouissement devient irréversible. Le gouvernement et EDF doivent répondre aux questions légitimes des citoyens et des usagers : Fessenheim fermée, comment sera produite l’électricité de demain ? La fermeture de Fessenheim n’hypothèque-t-elle pas également le développement de technologies d’avenir comme la voiture électrique ou le fret pour le transport des marchandises ? Le gouvernement doit également proposer un plan d’économie d’énergies. Quelques pistes sont évoquées en ce sens, notamment l’interdiction des publicités lumineuses et l’extinction des éclairages publics la nuit. La nappe phréatique rhénane est l’une des plus importantes réserves d’eau souterraine d’Europe, avec 35 milliards de m3 d’eau. 80% de notre consommation domestique provient de la nappe. L’APRONA, qui surveille la qualité de l’eau de la nappe phréatique, constate que la pollution aux nitrates est actuellement en décroissance. Le dossier Stocamine pose à nouveau la question de l’enfouissement des déchets et de leur réversibilité, surtout dans le contexte d’instabilité géologique des anciennes mines de potasse.