Le Parti et les classes populaires, au travail comme dans la cité - Congrès PCF

Comment comprendre les questions proposées dans cet atelier ?

Un congrès oblige à la plus grande clarté possible, surtout si le travail en ateliers séparés n'est pas (encore) guidé par une introduction qui qualifie, organise l'objet des thématiques entre stratégie, tactique, analyse du monde, vie de l'organisation par exemple. L'énoncé précédent est donné à titre d'exemple... Je repars donc du texte de présentation: 1. "Dans la consultation, les communistes ont choisi prioritairement de travailler à redevenir le parti des classes populaires". La question ici est de savoir s'il s'agit d'examiner l'identité que nous entendons développer pour notre organisation ou celle de notre démarche vers la société (en gros sa volonté de rassembler, de privilégier un socle électoral donné etc). S'il s'agit de définir notre identité, la réponse renvoie au choix de 1920. Pourquoi pas... Le choix de remplacer le O d'ouvrier de SFIO par le C de communiste serait dès lors réinterrogé. Choisir le C permit de sortir du flou entre catégories populaires, peuple, rue, insurrection/démocratie, minorités agissantes, parti de classe et de masse, ouvriers, classe ouvrière, prolétariat.... Voulons-nous revenir au flou des années 1830, 1848, jusqu'en 1914 par exemple? Sans doute faudrait-il d'abord examiner si nous avons été suffisamment clairs sur cet aspect du C depuis 1920, avant de considérer qu'il faut revenir à classes populaires, peuples qui caractérisaient la 1ère internationale et ses difficultés à différencier proudhonisme, socialisme (social-démocratie), socialisme utopique, communismes primitif et avancé. Si la question est celle-là je considère que: 1. L'ADN du Parti est de faire politique à partir de l'analyse du mode de production qui peut se caractériser encore aujourd’hui ainsi me semble-t-il: « La production elle-même est dominée par le capital et fondée sur le travail libre et la séparation radicale du travailleur des moyens de production". Cette analyse définit les classes. Je doute qu'il y ai beaucoup de nouveautés... 2. Nos gènes fondent notre prise de parti pour la classe exploitée. Notre projet politique sert donc ses intérêts qui sont liés à ce qui la caractérise. Les membres de cette classe sont les seuls à ne pas vivre de (tout) leur travail. Les seuls à partager de ne pas avoir de capital, de moyens de production, et d'avoir en commun de ne pas pouvoir prendre l'initiative d'un travail social qui pourrait assurer suffisamment leurs conditions d'existences... ( Beaucoup du peu de producteurs non capitalistes encore libres leurs montrent d'ailleurs une vie pas toujours plus enviable que celle la leur...) 3. Dans la bataille politique nous usons de ce qui relève des instincts sociaux (ici au titre de l’expérience historique des exploités...) du genre humain, si chers à Darwin en tant qu'avantage adaptatif. Dans ce cadre, nous tendons la main aux producteurs non capitalistes menacés d'expropriation ou de domination par le capital. Si la question est seulement de savoir s'il nous faut tendre la main dans le combat politique à ceux-ci, eux qui ne sont pas prolétaires, alors le point 3 précédent donne la réponse. Reste à voir comment rendre crédible cette main tendue... et qui aujourd’hui est prêt à la prendre ou la refuser... Mais alors nous en restons au choix de Tours, on garde le C, c'est à dire notre indépendance politique et idéologique et il faudrait dire catégories populaires et non classes populaires . "Il faut regarder en face comment et où vivent les classes populaires ? " Quel que soit l'objet de la précédente question, il faut aussi examiner "là et comment elles travaillent", c'est à dire vivent leur rapport au capital et donc du même coup leurs rapports aux intérêts du prolétariat (ex: charges sociales...). A moins de considérer que nous sommes le parti des niveleurs, des partageux, ce qui serait contradictoire avec notre ADN depuis 1920. "Travailler à partir du mode du mode production". C'est à dire que nous considérerions désormais comme consommateurs dominés du monde et non plus ses producteurs exploités ( cf précédemment....). Nous tournerions alors le dos à Marx et à 1789. Nous redeviendrons les jacques insoumis du long-moyen-âge... "Comment nos initiatives de solidarité concrète peuvent être une porte d’entrée en politique pour les classes populaires ?" En éclaircissant d'abord l"objet de la première question... En fait le manifeste relative le besoin de la réponse... Les producteurs non-capitalistes sont menacés parce qu'ils ne peuvent prétendre proposer la même efficacité productive du travail que le mode de production capitaliste... "Comment reconstruire du collectif et du commun auprès des salariés les plus modestes ?Comment contribuer à dépasser les divisions par la construction d’un projet alternatif et mobilisateur ?" Commun ? Un concept à définir avant de l’utiliser! Par exemple les alpages suisses sont souvent faits communs mais pas le bétail y paissant... La notion de commun ne saurait donc prétendre au statut de "faire du communisme" automatiquement... Par contre la notion de prolétariat indique clairement le problème commun de ceux qui sont séparés radicalement des moyens de production (Cf précédemment). "Est-ce possible de reconstruire des espaces de débats politiques du PCF sur les lieux de travail dans les conditions actuelles de l’organisation du travail ?" Oui, puisqu'il se passe au moins autant de choses dans les entreprises de toutes tailles que dans les nuits debout... "Tentons donc de répondre à toutes ces questions pour transformer notre parti et le rendre utile aux classes populaires. Témoignages, expériences, propositions, analyses, ouvrons le débat !" En définissant au plus vite ce que l'on vise...