Féminisme / Droits des femmes - Congrès PCF

COmmunisme, féminisme et transformations du PCF

Les questionnements qui sont les nôtres avec ce congrès reposent sur notre capacité d'analyser le mouvement réel de l'état du monde, de notre société, avec la nécessité à transformer "radicalement" notre parti pour être en phase avec les initiatives citoyennes. Quel(s) sens donnons-nous au combat communiste d'aujourd'hui ? Tout est complexe : le système capitaliste est montré comme impossible à dépasser, tous les conquis sont considérés "dépassés", l'histoire des peuples réécrite. Les aspirations à modifier les systèmes dominants persistent, se redessinent. Le PCF est anticapitaliste mais bon nombre de communistes continuent de prioriser l'économique, le social au détriment des aspirations à l'émancipation humaine. Nous sommes un parti qui met "l'humain" au cœur de son combat, mais bon nombre de communistes et de dirigeant.es continuent à juger comme un supplément d'âme la lutte contre le patriarcat, système ancestral de domination des femmes sur les hommes. Quel sens donnons-nous au mouvement social depuis des mois sur la libération de la parole des femmes contre les harcèlements, violences sexuelles et sexistes ? Le féminisme est révolutionnaire et porteur de radicalité. Nous ne pouvons pas parler d'émancipation humaine si nous ne comprenons pas ou ne soutenons pas un tel mouvement social des femmes dans le monde contre les violences, la lutte contre les violences étant une des conditions de leur émancipation. Le PCF est sans ambigüité féministe, porteur de radicalité, avec et aux côtés des associations qui demandent des moyens de lutter contre les violences, porteur d'une loi cadre et à l'offensive dans ses propres rangs contre les violences. BESOIN DE FORMATIONS Nous avons besoin de formation pour analyser le mouvement réel du monde, pour comprendre que nous vivons dans 2 systèmes, différents certes mais qui se complètent et s'épaulent pour perdurer : le capitalisme et le patriarcat. Nous avons besoin de confrontations politiques fraternelles dans le parti pour mettre réellement en œuvre une démarche POLITIQUE constante de chausser des lunettes féministes pour analyser le mouvement réel du monde, admettre que le patriarcat est un système de domination sur lequel le capital s'appuie en permanence pour exploiter, surexploiter. Le travail domestique, largement effectué par les femmes, structure et perdure dans l'organisation du travail. La place des femmes au travail et dans la société est une des portes d'entrée de notre analyse du monde. Ce n'est pas un slogan : notre communisme est féministe, internationaliste, écologiste. Il répond au besoin de liberté et d'égalité. Il est ce mouvement continu de l'émancipation humaine pour de nouvelles solidarités et de nouvelles constructions du partage des richesses et des ressources. L'ADHERENT.E est AU CENTRE Comment être avec les gens, au plus près de leurs besoins, de leurs préoccupations sans mettre dans le même mouvement l'adhérentE qui doit/devrait être au centre de l'organisation de notre parti ? Notre fonctionnement "pyramidal" où l'on attend encore que tout vienne d'en haut, où l'on se retranche derrière les décisions des directions, reste un à obstacle à dépasser si nous voulons redonner tout son sens à la démocratie citoyenne. Une des conditions des mises en mouvement de la société c'est de favoriser le déploiement des capacités de chacun.e. Une des conditions de mises en mouvement des communistes, c'est de favoriser leur rayonnement à partir de ses centres d'intérêt. REPENSER DES ESPACES HORIZONTAUX Nous avons à repenser nos modes d'organisation, insuffler des espaces transversaux et thématiques, créer de nouveaux espaces décisionnels horizontaux : pour COOPERER ensemble et pour permettre les rencontres et les échanges entre adhérent.es et membres des directions. C'est le défi majeur de ce congrès : créer, construire, faire vivre et expérimenter ensemble une organisation communiste identifiée à l'écoute et démocratique. En avons-nous touTes la volonté politique ? Il devrait dépendre des directions de favoriser ces espaces horizontaux, permettre aux adhérent.es de rayonner autour d'eux/d'elles. Nous ne partons pas de rien : il existe des commissions de travail, commissions nationales qui produisent beaucoup et dans lesquelles les communistes ont toute leur place. IMPREGNER NOS REUNIONS des travaux de ces commissions Par exemple, la commission nationale Féminisme/droits des femmes co-animée par Laurence Cohen et Hélène Bidard, produit mensuellement un bulletin adressé aux fédérations. Les représentantes des fédérations à cette commission nationale font le nécessaire pour diffuser le fruit de leurs réflexions, etc. Nous devons réfléchir à la richesse des travaux de ces commissions. Comment les communistes, nos cellules, sections.... assemblées citoyen.es peuvent-elles organiser des tables rondes, en faire des moments de formation... et mettre en débat ces propositions citoyennes ? Notre congrès devra tenter d'y répondre pour faire grandir les aspirations citoyennes.