Nouveaux modèles d'organisation - Congrès PCF

Concevoir positivement le rapport entre le parti et un Mouvement comme FI .

Aujourd’hui, et après plusieurs décennies d’étiquetage et de ciblage médiatique visant à discréditer l’idée même du communisme, il est bien plus facile pour tout citoyen qui veut s’engager de se dire « Insoumis » (un sigle encore jeune qui est en cours d’étiquetage ) que de se dire « communiste », de participer à une « coordination » plutôt que de se syndiquer, de cliquer pour un soutien sur internet plutôt que de manifester physiquement, de discuter sur FACEBOOK plutôt que de prendre la parole dans une assemblée . On peut le regretter mais c’est ainsi et cela signifie que l’essor d’un mouvement tel que FI, récent et organisé essentiellement sur la base des réseaux sociaux, provient fondamentalement d’une sorte de désincarcération médiatique (désétiquetage) temporaire mais réelle de la pensée anticapitaliste, et d’une réaction à cette pression médiatique organisée méthodiquement par les oligarchies pour marginaliser et diviser toute idée de rébellion à l’ordre qu’elles imposent. L’étiquetage « Populiste » étant très difficile à discréditer par les médias dominants d’une part faute de références historiques précises qui pourraient servir de repoussoir mais aussi compte tenu de l’usage souvent manipulé qu’ont su en faire les pouvoirs oligarchiques en recherche de faux nez politiques.(cf LREM) C’est donc ce paradoxe que les communistes français doivent résoudre, soutenir et imprégner un mouvement basé pour l’essentiel sur leurs idées mais dont l’essor dépend notamment de sa capacité à se démarquer d’eux et en particulier de leur parti. Au vu des postures hégémoniques entretenues par le groupe restreint qui pilote hors de toute démocratie interne le Mouvement FI, et en particulier au vu de son agressivité vis a vis du PCF, une réaction instinctive des militants communistes serait non seulement de sortir du mouvement mais aussi d’adopter une posture à minima concurrente pouvant aller jusqu’à l’opposition frontale. Pour contourner cette situation contradictoire, les communistes doivent surmonter les postures des cadres autoproclamés de FI, considérer le mouvement France Insoumise plutôt comme une opportunité pour convaincre et diffuser leurs idéaux que comme une concurrence. Un mouvement fondamentalement aussi proche de nos idées doit être considéré avec bienveillance et les communistes, insoumis historiques, doivent se fondre dans ce mouvement pour le faire grandir et aussi pour l’empêcher de devenir un objet de manipulation visant notamment à les marginaliser mais aussi peut être a affaiblir et diviser durablement la gauche radicale. Cette analyse devrait aboutir à une décision pour le PCF d’organiser méthodiquement la présence des communistes au sein de FI pour l’encrer durablement dans une posture qui unit les forces de gauche et éviter que se développe une impasse politique qui consisterait par exemple à transformer FI en parti. A ce titre, coordonnant leurs actions et impulsant l’orientation sur le terrain, les communistes par leur action militante doivent se donner l’objectif d’étendre leur influence au sein du mouvement et d’accéder aux organes dirigeants sans y être hégémoniques . Le congrès doit se donner pour objectif d’énoncer clairement l’implication des communistes au sein de FI tout en définissant les conditions d’une coopération durable entre le parti et le mouvement. A partir du retour d’expérience des élections législatives qui a démontré que la « charte électorale imposée par JLM » avait coûté très cher en nombre d’élus ,un premier objectif devrait être de mettre au point et de défendre « à froid » les conditions du processus de rassemblement sur les questions électorales et ses retombées financières dans le cadre imposé par la loi actuelle.