Nouveaux modèles d'organisation - Congrès PCF

Construction de nos campagnes politiques

Comme toutes formations politiques, syndicales ou associatives, le PCF cherche à diffuser le plus largement et le plus profondément possible sa perspective politique –le communisme- ainsi que les aspects saillants de la pensée marxiste, et les batailles politiques qui animent le pays et nos territoires. Pour cela, nous lançons, à intervalle plus ou moins régulier des « grandes campagnes politiques » afin de faire "bouger les lignes". Or, force est de constater que les résultats sont à bien maigres au vu de l’énergie déployer… Et cette inefficacité a un effet extrêmement démobilisateur dans le corps militant. Pourtant, le PCF est un parti de militants, avec une capacité de déploiement sur l’ensemble du pays, dans nos quartiers et campagnes, dans les entreprises, les syndicats, les associations, les collectives, que peu d’autres formations politiques ont. Nous avons donc un potentiel important qu’il s’agit de faire fructifier et qui doit être notre force. Sans entrer dans le débat du ou des campagnes politiques qu’il faudrait mener, il me semble que nous devrions mener chaque campagne avec bien plus de rigueur, dans sa préparation, son déploiement, et que nous devons impérativement en faire l’évaluation à son terme, afin de nous améliorer pour les suivantes. Cela passe par plusieurs points : - Etablissement des objectifs politiques de la campagne : Au delà de l’objectif global et flou –donc inopérant- de « marquer des points », il s’agit de définir le plus concrètement possible les objectifs politiques que nous visons : Quelle idée, quel débat voulons nous inscrire dans le paysage politique ? (Par exemple : « le coût du capital est plus important que le prétendu « coût du travail » », « L’égalité salariale femme-homme est progrès pour tous, femmes et hommes », « L’évasion fiscale coute plus cher au pays que les services publiques », etc…) Quelle est, prioritairement, la population « cible » ? (Militants associatifs ? Jeunesse ? Syndicalistes ? Journalistes ? Retraités ? Ouvriers ? Tout le monde ??) Comment souhaitons-nous identifier le Parti dans cette campagne ? (Lier le Parti à une idée, rendre l’avis du Parti sur cette idée incontournable) Quelles sont les visées électorales ? (Court, moyen ou long terme) Décliner ses objectifs, de manière réaliste, pour chaque fédération (ex : nombre de signatures de pétition, nombre de contacts, d’évènements publics, de couverture médiatique, etc…) - Mettre en adéquation les objectifs et les moyens : Définir le périmètre (il peut y avoir des campagnes « sectoriels », par exemple auprès des salariés d’Alstom, puis plus largement, des salariés de l’industrie) Définir la durée !!! (On a la fâcheuse tendance de remplacer une campagne par une autre, sans autre forme de procès) Définir un budget Désigner des coordinateurs nationaux qui suivent le déploiement de la campagne, procèdent aux ajustements idoines, déterminent si les objectifs sont atteints. - Adapter les outils de propagande aux objectifs : Suivant les objectifs que l’on s’assigne, certaines actions militantes sont plus efficaces que d’autres, et donc le matériel politique doit s’adapter en fonction (et non l’inverse). Par exemple, si il s’agit de faire passer une idée, d’obtenir des soutiens en vue d’une élection, alors il faut prioriser le contact direct, le porte à porte restant le meilleur outil (1 voix pour 16 portes ouvertes), de pair avec un travail au niveau des associations et collectifs locaux. Il s’agit donc d’un travail de fourmi, peu visible de l’extérieur. Si au contraire, il s’agit de faire le « buzz » (et que donc la population cible est le milieu médiatique), alors ce sont les modes « happening » et occupation de l’espace public qui seront les plus efficace. En tout état de cause, le matériel de propagande doit être défini en amont par rapport aux objectifs, il doit être construit en lien avec les fédérations (ce qui marche dans certains territoires ne marchera pas forcement ailleurs. Prendre en considération un spectre plus représentatif du pays ne fera pas de mal), il doit être appropriable par l’ensemble des camarades. Il importe, une fois la campagne menée à son terme –et j’insiste sur 2 notions ici : nous ne devons pas décréter des campagnes nationales tous les 2 mois sous la pression de l’actualité ; le lancement d’une nouvelle campagne ne peut se faire que si l’on a fini la précédente- que nous en fassions l’évaluation à tous les niveaux (Section, fédé, national) et suivant tous les critères (appropriation par les camarades, objectifs atteints en totalité, partiellement, pas du tout ; adéquation du matériel avec les modes militants mise en place ; fluidité de la construction entre les niveaux national, fédéral et de section ; dynamique dans la durée ; etc…) C’est en ayant une préparation rigoureuse, un message et du matériel politique clair, construit en lien avec les fédérations, en ayant un suivi de l’état d’avancement de la campagne, en menant les campagnes jusqu’au bout (!!!), que nous pouvons réinscrire le PCF dans le paysage politique.