Écologie, enjeux de classe et projet communiste - Congrès PCF

Ecologie: Osons nous affirmer

Contribution de G. Venel section Durance-Trévaresse Fédération 13 Analyse critique du texte de présentation Une première contribution sur le chantier écologie, en forme de courte analyse critique du texte de présentation de ce chantier. D’entrée (le premier paragraphe), le cadre de réflexion qui nous est proposé est incomplet et donc insuffisant pour produire une réflexion solide fondée autant sur l’expérience, le vécu que les connaissances scientifiques. Celles-ci ne sont pas citées dans les fondements de nos « partis-pris ». Pourquoi ? Par expérience, j’ai toujours constaté le très faible niveau de connaissance scientifique des questions environnementales dans la population. En même temps chacun est persuadé qu’il a une bonne connaissance de ces questions. C’est une des raisons qui a permis le développement de « prêt à penser » au service d’une idéologie, et même d’un projet politique camouflé. C’est vrai dans le domaine de l’eau, mais aussi pour la gestion forestière ou la pensée dominante fait croire qu’une forêt idéale ne peut être qu’une forêt primaire. C’est vrai pour l’introduction du loup qui concurrence dangereusement l’élevage ovin, etc…Il s’agit chaque fois de « sanctuariser » la nature et de condamner à priori l’action et la présence de l’homme. Comme si celui-ci était un intrus dans un pseudo-écosystème naturel. C’est un projet politique réactionnaire qui se cache derrière cette vision de l’homme, de la nature et des animaux. Je n’ignore pas qu’à l’opposé, la pensée capitaliste considère l’homme et la nature comme des sources de profits, à exploiter au maximum et sans se soucier de l’avenir. Nous communistes, nous n’échappons pas à cette tension idéologique, comme à ces raccourcis manipulatoires, émanant le plus souvent de ce que j’appelle les intégristes de l’écologie, que les médias se plaisent à présenter comme les référents qui détiennent « la vérité ». Je pense que nous devons nous armer contre ces dogmatiques, en nous appuyant sur les connaissances scientifiques, autant que sur notre vécu de militant et notre vision de communistes. Nos propositions, nos actions, n’en seront que plus crédibles. Seconde critique sur ce texte de présentation, il n’est pas fait référence à la richesse des productions intellectuelles, scientifiques, des ouvrages écrit par nos militants et scientifiques communistes, dans des domaines aussi divers que l’énergie, la biologie, l’agriculture, l’alimentation etc… et des propositions de lois de nos élus (comme la création d’un pôle public de l’énergie). Et pourtant la liste serait longue. Ceci m’interroge au plus haut point. S’il s’agit de désaccords politiques, il faut en parler et vite. Je considère que le parti communiste est aujourd’hui, une formation politique qui fait des propositions à la hauteur des enjeux. Nos analyses et nos propositions, ignorées, étouffées par les médias(y compris l’Humanité), sont aussi pertinentes que celles qui occupent le devant de la scène médiatique. Pourquoi alors, ce manque de confiance en nous ? Pourquoi être en retrait dans la communication du parti ? Nos propositions sont de nature à faire du PCF une référence (parmi d’autres) en matière d’écologie. En avons-nous seulement conscience ? Si oui, aurons-nous la volonté de nous imposer comme des interlocuteurs respectables ? Je terminerai cette analyse critique en reprenant à mon compte, tout en le modifiant, le dernier paragraphe du texte de présentation. « Ne perdons pas de temps, commençons, ici et maintenant, d’une part à faire largement connaître, dans le parti et dans la société, nos nombreuses analyses et propositions et d’autre part, nous appuyant sur celles-ci et à partir de nos réalités, de nos aspirations et de nos ambitions, à promouvoir les grands axes structurant de la place de l’écologie dans le projet communiste du XXIème siècle, porteur d’un véritable changement de civilisation.»