Écologie, enjeux de classe et projet communiste - Congrès PCF

L’écologie, levier de dépasser du capitalisme

L’écologie, est-ce le levier qui permettra l’avènement d’une société post-capitaliste? Il existe un consensus sur un constat simple de l’état de notre planète : consommation excessive des ressources; pollution des sols, eau et air; réchauffement climatique; extinction d’espèces animale; etc. La désignation de la ou des causes à cet état de fait nourrit les débats et donc les solutions à y apporter. Comment sortir d’une situation sans comprendre son évolution, son histoire. 1970 est le point de bascule, à partir de ce moment l’humanité vit à crédit écologiquement parlant. Notre empreinte écologique ( consommation de ressources et de rejets polluants ) dépasse la capacité de régénération de la terre et ne cesse de s’accroitre. Depuis les années 80, l’explosion des émissions de gaz à effet de serre et la concentration des richesses sont le résultat d’un libre court au capitalisme et à la mondialisation. On ne peut s’en remettre à nos dirigeants et industriels pour inverser la tendance. Vingt ans de négociations internationales sur le climat démontrent que l’écologie entre en contradiction avec les intérêts capitalistes. Pire celui-ci à sacralisé via l’OMC la liberté des investisseurs et le libre concurrence. La conscience et la demande des peuples poussent le système à intégrer l’écologie au capitalisme. Cela donne lieu à l’introduction de mécanismes de flexibilité, véritable droit de polluer dans les accords de Kyoto. Création d’un marché international des droits d’émissions qui transforme les objectifs de réductions de CO2 en quotas d’émissions échangeables et donc un cours de la tonne de CO2. Lequel est passé de 28 euros en 2008 à 5 euros à la mi 2015. Malheureusement ces mécanismes sont aussi mise en place par l’ONU avec ses programmes REDD et REDD+. Que faire ? S’attaquer aux stratégies financières des grands délinquants du climat qui sont aussi souvent les principaux financiers des lobbying climatoscecptiques; supprimer toutes les stratégies de contournement des accords sur le climat. Il ne peut y avoir de politique écologique efficace sans l’ambition d’une société post-capitaliste. Comprendre le fonctionnement du système permet de le combattre efficacement et de penser une alternative. L’objectif de tout capitaliste est l’accroissement de son capital dans des temps toujours plus court avec pour conséquences la marchandisation et aucune considération de long terme. Il s’agit donc d’évaluer le prix et donc le coût de l’extinction d’une espèce animale ou la destruction d’une forêt. Aujourd’hui grâce au travail acharné des écologistes, les citoyens sont éveillés et sensibilisés à cette cause; il ne reste plus qu’à faire le lien avec la dégradation des conditions de travail et de vie. L’exploitation de l’Homme par l’Homme et la destruction de la planète sont étroitement liés. Le combat écologique s’inscrit dans la lutte des classes. Les zones les plus polluées correspondent aux quartiers populaires. Ce sont aussi ces mêmes populations qui n’ont pas accès à une nourriture de qualité, vivant dans des habitations énergivores. On comprend alors la nécessité des luttes pour le logement public de qualité ainsi que la rénovation et la mise aux normes de l’ancien, la hausse des salaires passant par de nouveaux droits des producteurs permettra l’accès à des produits moins nocifs et à une nourriture saine. La gestion et l’exploitation de ressources comme l’eau et l’énergie ne peuvent être laissées aux industriels. Ce sont des biens communs qui doivent être gérés par l’Etat et les collectivités locales. Les services comme les transports de biens et de personnes, l’éducation sont des secteurs-clé ne pouvant être délégués au privé. L’éducation des jeunes génération à la démocratie, à l’initiative, à la cogestion et à l’intéraction entre l’Homme et son environnement est un enjeu majeur. La fin de la propriété lucrative avec l’appropriation par les producteurs de l’outil de travail nous permettra de le réorienter; produire autrement pour d’autres finalités, investissement de plus-value dans la recherche de nouveaux procédés plus vertueux. La sauvegarde de la planète ne peut pas se limiter à une transition énergétique avec un débat focalisé sur le nucléaire. La pollution engendrée par le transport aérienne et maritime est souvent oubliée. Il va falloir revoir les échanges commerciaux et donc les traités associés pour repenser une meilleur répartition de la production à l’échelle mondiale. La spéculation sur les denrées alimentaire doit être proscrite, les fluctuations des cours est synonyme de famine et d’achat de marchandises sous les coût de production. Il n’y a pas d’opposition entre le combat écologique et social, au contraire ils sont liés et dépendent l’un de l’autre.