Écologie, enjeux de classe et projet communiste - Congrès PCF

L'écologie : un enjeu de classe

La question environnementale occupe de plus en plus d’espace dans les débats. C’est une question que nous ne devons pas négliger. Comme chacun sait, le capitalisme repose sur l’exploitation des hommes, mais aussi de la nature. Et dans ce domaine, l’impact du mode de production capitaliste est à la mesure de son impact sur le niveau de vie de l’écrasante majorité de la population mondiale : une terrible catastrophe. Un des discours prédominants consiste à dire que puisque nous sommes tous membre de l’humanité, « nous somme tous dans le même bateau ». Mais jusqu’à présent encore, « l’humanité » est divisée en deux classes principales. Il est vrai que le capitaliste, en tant qu’être humain, n’a pas intérêt à détruire l’environnement. Mais au regard de sa position sociale, son intérêt individuel, c’est à dire son enrichissement, peut et, bien souvent, doit se faire au détriment de l’environnement – sans parler des travailleurs. Si cette attitude semble irrationnelle, c’est qu’elle s’apparente à l’attitude d’un toxicomane : il prendra sa dose quoi qu’il lui en coûte, au risque de dégrader son propre organisme. Lorsqu’il est en manque, il n’est accessible à aucun raisonnement. A l’échelle de classe, la bourgeoisie est constamment en manque. L’écologie bourgeoise est le pendant environnemental de la charité et la philanthropie dans les questions sociales. On créé des fondations, on plante des arbres, on soigne des animaux, on affiche son amour pour la nature et son tracas pour le climat. Mais les entreprises n’aiment l’écologie que dans la mesure où elle peut servir leurs intérêts. C’est essentiellement pour elles un moyen d’augmenter leurs profits en améliorant leur image de marque. D’une autre manière, certaines réglementations peuvent leur permettre d’asseoir leur prépondérance sur un marché. En tout cas, nous ne devons avoir aucune illusion quant à la volonté ou la possibilité de la bourgeoisie de préserver notre planète. Ça et la on pourra trouver des capitalistes sincèrement soucieux de la question environnementale. Mais pris dans leur ensemble, c’est l’intérêt de classe qui prime. Le réformisme est incapable de résoudre la question environnementale. Il n’a rien de mieux à proposer que des réglementations timides, des bonus par ci, des malus par la. Au mieux, ces mesures n’auront un impact que dérisoire au regard des enjeux. Au pire, elles peuvent être dévoyées par la classe dirigeante, comme le marché du carbone, devenu source de spéculation. Les conférences climats servent à donner l’impression qu’il se passe quelque chose, que les dirigeants politiques prennent le sujet au sérieux. Mais malgré le manque d’ambition des objectifs fixés et le ramdam médiatique autour de ces rendez vous, il est difficile de masquer leur fiasco. Nous devons également rejeter tous les discours qui visent à individualiser la question. Ils servent à masquer la source du problème. La pollution de l’air, des terres et des océans ne découle pas d’actes de pollution individuels ou d’incivilités mais du fonctionnement naturel d’un mode de production toxique. Parler d’écologie sans parler de capitalisme, c’est poser le mauvais diagnostic et, donc, proposer les mauvais remèdes. Nous devons faire preuve de patience avec les militants qui n’ont pas encore le bon diagnostic. Nous devons par contre dénoncer implacablement ceux qui occupe des positions à responsabilité et sèment la confusion. Les révolutionnaires doivent relier l’écologie à la transformation socialiste de la société. La question de classe doit être mise au cœur du débat. La classe dirigeante détruit l’environnement mais c’est le salariat et les plus pauvres qui sont les premiers à en payer les conséquences. Tout comme la régression sociale, la régression environnementale est une conséquence du système capitaliste. A nos yeux, le saccage de notre écosystème ajoute à l’urgence d’en finir avec le capitalisme.