Le Parti et les classes populaires, au travail comme dans la cité - Congrès PCF

La Nationalisation. Réflexion des Communistes NICE (Cessole)

Les Communistes et les Nationalisations. Un des obstacles majeurs : contrecarrer le chaos social en cours et porter des objectifs profondément transformateurs. Les communistes ne proposent pas des nationalisations par dogme ou pour le plaisir de confisquer la propriété des bourgeois. Les nationalisations des secteurs vitaux sont à la fois utopiques et urgentes socialement, démocratiquement, économiquement et culturellement. La NATIONALISATION est un des nœuds essentiels de la lutte des classes puisque l'entreprise est au cœur du rapport d’exploitation. Certes pas suffisante pour changer totalement la société, le second nœud étant la bataille de l'information, enseignement, culture. Il faut définir leur champ, répondre besoins vitaux et permettre un retour à la nation du patrimoine commun : - Energie - Eau - Transport - Logement social - Santé (soins, prévention, médicaments etc.) - Banque de France et caisse des dépôts - Education - La communication La question doit être réfléchie autour de contenus communs, la forme juridique étant loin d’être essentielle. La nationalisation n’est pas l’ÉTATISATION décidée par décret de gouvernement mais le résultat d’une mobilisation collective, une aventure commune entre les salariés et les citoyens, pour cela elle doit s'accompagner d'une révolution de l'entreprise : rapports hiérarchiques, grille des salaires prenant en compte réellement la qualification (formation et expérience) l’ancienneté et le poste occupé, accès à la stratégie d'entreprise des représentants syndicaux élus (pouvoirs accrus des comités d' établissement).... Les concepts essentiels communs à tous les secteurs : - Gestion collective par les salariés et les usagers, avec des outils démocratiques permettant cela - Droits pour les salariés et les syndicats pour participer à cette gestion - Egalité d’accès à tous et sur tout le territoire - Propriété publique permettant un retour à la nation des plus-values réalisées L’examen des nationalisations de 46 est nécessaire afin de prendre ce qui a été et reste profondément transformateur et efficace. Le Parti communiste a une conception des nationalisations, avec un pouvoir donné aux travailleurs sur l'outil de production et aux populations, différent d’autres forces politiques de gauche. Qu'est-ce que l'appropriation collective des moyens de production ? Cette question heurte de plein fouet l’éclatement des modes de production (sous-traitance, pmisation, précarité), la monarchie autoritaire vécue par la majorité des salariés dans les entreprises. Si nous estimons perdue la bataille pour les droits du travail, nous pouvons renoncer aux nationalisations. Les travailleurs appuieront les nationalisations quand ils comprendront qu'elles sont faites dans leur intérêt. D’ailleurs l’histoire sociale le démontre, certaines nationalisations ont été précédées d’exigences de statuts sociaux uniques aux salariés de ces secteurs. Cet objectif de l'appropriation des moyens de production est une bataille de chaque jour, et les ordonnances de Macron font partie d’une Histoire qui n'est jamais définitive. Nous devons maintenir cet objectif mais montrer que tout est lié et si on laisse les choses en l’état, l'industrie sombrera comme les hôpitaux publics, il y a donc urgence à donner aux travailleurs des pouvoir de décider de tout ce qui touche à la Production et aux richesses. En faisant largement appel aux sciences sociales, plutôt qu'aux actionnaires, aux banquiers. L'investissement devrait relever des prérogatives publiques, tout comme la santé, et à ce titre on mesure l'immensité des droits que nous avons à (re)conquérir. Le principe de nationalisation concerne les grands ensembles industriels, il doit être complété par une politique de soutien au TPE-PME avec, en équilibre, une solidification des droits de leurs salariés. Comment rassembler aujourd'hui ce collectif qu'on appelle la classe ouvrière et qui est vaste comme le salariat ? Avec des concentrations de salariés qu’on tient à l'œil dans les ministères mais aussi des déserts où chacun est seul, hors statut, vulnérable. Pour cela il faut mener de front la bataille pour un statut du travail salarié de haut niveau garanti, et une sécurité emploi formation à vie, la possibilité d'évoluer dans l'entreprise. Et surtout la démocratie réelle dans l'entreprise. La démocratie et l'égalité ne s’arrêtent pas à la porte de l'entreprise. Il faut aussi se poser la question de l’information, de ses techniques et surtout de sa diffusion, pour la connaissance de nos propositions. Garder l'objectif des nationalisations, c'est avoir la tête dans les étoiles. Continuer à lutter partout pour les droits du travail c'est avoir les pieds sur terre. Il faut les deux.