Nouveaux modèles d'organisation - Congrès PCF

Les adhérents "pièces maîtresses de l'organisation ?

Pour redonner du poids au PCF et aller de l’avant, quelle place pour les élus, les responsables, les militants et tous les adhérents du Parti ? L’expérience montre que des fortes personnalités communistes reconnues par des électeurs votant au-delà de leurs propres choix politiques ont tenu très haut l’influence du PCF dans leur région d’implantation. Mais elle montre aussi que souvent cette influence chutait rapidement avec le remplacement de ces candidats. On peut dire qu’il en reste toujours quelque chose mais aussi que la conscience collective n’était pas au même niveau que la popularité de l’élu. Nous vérifions dans les sections les difficultés à fidéliser des votes et à créer de l’intérêt pour le PCF malgré des activités soutenues de la part d’élus du PCF, particulièrement chez les jeunes. Le PCF perd des adhérents surtout avec la disparition de militants fidèles et âgés ou sur la base d’alliances ambigües (que certains n’acceptent plus après l’épisode Hollande). D’autres quittent le Parti parce qu’ils considèrent que le fonctionnement interne est très éloigné de celui décrit par des responsables… Est-ce que l’audience du PCF peut perdurer et s’inverser sans l’élévation d’une conscience collective bâtie à partir du travail de réflexion et d’action de tous les adhérents ? Nous sommes imprégnés malgré nous par l’image du fonctionnement de la société, de l’entreprise, basée sur une hiérarchie pyramidale qui crée de la subordination alors que chaque militant, quelle que soit sa responsabilité devrait compter pour un. La question est posée : Doit-on mener une activité dans laquelle l’élection de candidats communistes et leur activité devient la question centrale et quasi-unique avec le risque que les responsables y concentrent toutes les forces ? Le travail d’échanges et la discussion libre et directe qui permet à chaque adhérent de valoriser son engagement au parti, d’obtenir des propositions mieux ajustées aux besoins des populations, ne peuvent être délaissés et sous-estimés. L’effort de communication extérieure est nécessaire mais ne se substitue pas à une force militante composite et avertie qui va porter les arguments, la connaissance, vers d’autres habitants. Chaque militant a le droit à la différence, et même si une position reste minoritaire il faut aider ses défenseurs à s’expliquer, les écouter. La minorité n’a pas forcément tort même si c’est la majorité qui décide. L’adhérent doit être tenu informé quand il ne peut pas se rendre à une réunion, il doit participer à l’élection des responsables de son organisation. On doit respecter ses droits. Nous pouvons discourir sur l’opportunité positive ou non de n’avoir pas présenté un candidat à une élection présidentielle, mais nous ne résoudrons pas sur le long terme le poids politique du Parti sans la mobilisation des adhérents et sa multiplication. La solution ne peut pas être le modèle France Insoumise qui fait mine de faire tomber les filtres internes en dialoguant en direct, mais dont les décisions et initiatives sont prises par un seul groupe central élu par personne et fonctionnant sans contrôle. L’adhérent doit être la pièce maîtresse de l’organisation et on doit le faire savoir, y compris en débattre en public, ouvrir le Parti et sa pratique aux yeux de tous. Ce qui n’enlève rien à la place importante que l’élu doit occuper pour dénoncer, proposer, gagner des droits pour la population avec l’aide de son parti. Bernard Pereira