Écologie, enjeux de classe et projet communiste - Congrès PCF

Les communs: une contribution à la transformation sociale

Société. De nouvelles pratiques économiques et d'expérimentations sociales échappent à la logique libérale. Elles aident à accréditer l'idée qu'une alternative au capitalisme est possible. Le débat est en train de rebondir au sein des forces de transformation sociale sur les alternatives au capitalisme. Dans la tradition marxiste, c'est l'Etat qui, pour l'essentiel, assure la régulation de la création des richesse et de leur distribution. Le concept d'appropriation sociale a vocation à devenir le modèle dominant. Ce fondement doctrinal a pour lui l'avantage de la cohérence et de la radicalité. Mais, le problème est que sa crédibilité est contestée. En premier lieu, même si l'accent est mis sur la gestion démocratique et les nouveaux droits des salarié.e.s et quand bien même le recours à la planification n'a plus cours, ce modèle rappelle par trop le dirigisme étatique qui a lamentablement échoué dans le monde soviétique. Cette crédibilité est d'autant plus atteinte que pour convaincre de efficacité de ce modèle, il faut s'en tenir exclusivement à des arguments théoriques, sans qu'il soit possible de s'appuyer sur des expériences réussies qui pourraient en faciliter l'adhésion. Des activités qui échappent à la logique capitaliste C'est dans ce contexte que le concept des « communs » a fait son come-back. Les « communs » ont d'abord renvoyé aux « biens communs » tels que l'eau, l'air, le climat qui appartiennent à tous les humains et dont la préservation passe par la propriété et la gestion collective. Puis, d'autres espaces se sont révélés comme pouvant relever des communs, comme par exemple la connaissance. Dans ce domaine, Wikipédia et les logiciels libres en sont les réalisations les plus convaincantes. Sont venues s'y ajouter certaines réalisations de l'économie mutualiste sociale et solidaire, avec l'exemple le plus frappant des Sociétés coopératives et participatives (SCOP). On peut y ajouter les AMAP (associations pour le maintien de l’agriculture paysanne), le réseau des Fab-Lab (cf. page de cette édition). Ces activités échappent à la logique capitaliste dont, entre autres, la propriété privée, le marché, la concurrence et la recherche du profit. Et puis, y prévaut, à des degrés plus ou moins poussés, la gestion collective ou au moins partagée. Une contribution à une alternative au capitalisme Jusqu'à quel point ces pratiques peuvent-elles subvertir le capitalisme ? On peut douter qu'à elles seules elles puissent figurer l'alternative au capitalisme, mais à y contribuer de façon non négligeable, certainement. Et puis dans l'immédiat, elles devraient faciliter la compréhension de ce que pourrait être une gestion non étatisée de certains secteurs économiques et l'invention de modalités d'autogestion de secteurs stratégiques productifs et financiers nécessitant une intervention soutenue de l'Etat. Ces expériences vont servir à concevoir ce que pourrait être l'articulation entre le secteur public et les communs, et aider à faire progresser l'idée qu'il est possible de penser une autre appropriation des productions, que celle produite par le capitalisme.