Notre démarche stratégique de transformation et de rassemblement, sur la base d'un bilan de la période écoulée et des enjeux de la période nouvelle - Congrès PCF

Ni dictature du prolétariat, ni « évolution révolutionnaire », la lutte de classe jusqu’au bout !

Comment en finir avec le capitalisme ? Le journal l’Humanité dans son supplément « Marx et la France » donne sa réponse : « L’évolution révolutionnaire ». Une réponse qui s’inscrit dans le débat en cours pour le prochain congrès du PCF. Il s’agirait d’un processus révolutionnaire de « type nouveau », une synthèse entre Marx et Jaurès : le dépassement du capitalisme par une suite de réformes révolutionnaires. Le manifeste du parti communiste serait lui aussi « dépassé », il conviendrait d’en écrire un nouveau. A la lecture du texte, on ne voit finalement pas très bien ce qu’il y a de nouveau là dedans sinon la tentative d’embarquer Marx vers ce qui n’est au fond que du réformisme. En fait de nouveau processus, il ne s’agirait que d’une tentative de nouvelle justification théorique de ce qui a échoué ces quarante dernières années : l’alliance avec la social-démocratie pour une conquête du pouvoir par le suffrage universel pour des réformes visant un nouveau partage des richesses et des pouvoirs. La tentative d’inclure la sécurité sociale, le statut des fonctionnaires et la conception des services publics de 1946 dans ce processus est une imposture. Ces conquêtes sociales fruits d’une âpre lutte de classe visaient d’emblée une appropriation sociale des moyens de production, des richesses, une maitrise du travail. Il n’y a nul processus évolutif là dedans, le rapport de force actuel conduirait plutôt à une régression contre-révolutionnaire. Refuser la conception de l’évolution révolutionnaire renverrait inévitable-ment à une façon ancienne et dépassée d’envisager la révolution : la dictature du prolétariat. Engels lui-même est convoqué pour nous dire que : « le mode de lutte de 1848 est périmé aujourd’hui sous tous les rapports et que le temps des coups de main, des révolutions exécutées par de petites minorités à la tête de masses inconscientes est passé » Le mode de lutte de 1848 est peut être périmé mais la lutte de classe ne l’est pas ! Elle reste, pour nous, le moteur principal de l’histoire et l’acteur décisif des révolutions. Le prolétariat (salariat) est aujourd’hui majoritaire et éduqué, il n’a nul besoin, ni désir, d’une élite éclairée, c’est dans la lutte de classe que sa conscience s’éveille et son objectif doit être clairement défini : abolir le capitalisme. Un capitalisme qui ne peut être réduit à l’opposition entre le bien commun (les communs) et l’intérêt privé mais défini comme un système de classe basée sur l’exploitation du travail et doit être présenté et combattu comme tel, posant comme principe : l’interdiction de tirer, avantage, profit, enrichissement du travail des autres, de quelque façon que ce soit : esclavage, exploitation du travail, rente, spéculation. Il n’y a donc rien à partager ni à dépasser dans ce système, seul un affrontement de classe, visant à arracher aux capitalistes leurs armes et outils de domination pour une socialisation totale de la plus-value, permettra de l’abolir. La seule force en mesure d’y parvenir c’est le salariat uni, dans sa diversité. Pour quelle traduction politique ? Le mouvement le dira. Rassembler le salariat, dans sa diversité, sur ses intérêts de classe, dans une lutte menée jusqu’au bout, pour une maitrise publique et sociale des moyens de production et d’échange, des richesses produites et du travail qui les crée, devrait être la préoccupation principale du parti communiste et du syndicalisme de classe. Cela n’exclut nullement des alliances ponctuelles, y compris électorales, s’inscrivant dans cet objectif.