Amendements - Relever les défis de la crise - Congrès PCF

Relever les défis de la crise du capitalisme financiarisé et mondialisé

1) Relever les défis de la crise Amendement n°9 : ligne 14, compléter le titre « Relever les défis de la crise » en rajoutant : « du capitalisme » Amendement n°10 : avant d’écrire la ligne 17 « Alors qu’une nouvelle catastrophe… », rajouter le paragraphe qui suit : « Le capitalisme est devenu financier et planétaire. Dans les années 1960-1970 on disait « quand Général Motors tousse, l’Amérique s’enrhume ». Dans les années 2000 on a vu que quand Lehman Brothers éternue, le monde se couche avec 40 de fièvre. Lors de l’inauguration de la Fête de l’Humanité, cette année, Patrick Le Hyaric affirmait « ce n’est pas l’immigré le problème, c’est le banquier ». Aujourd’hui, dans notre pays, c’est un banquier qui est président de la République. Emmanuel Macron n’est pas seulement un serviteur zélé du capital financier ; il en est lui-même issu. La France est championne du monde des dividendes distribués aux actionnaires. Il y a dix ans, les dividendes représentaient l’équivalent de dix jours de travail des salariés. Aujourd’hui, les dividendes versés aux actionnaires, c’est près de 50 jours de travail. Et nous ne nous étendrons pas sur les 60 à 80 milliards d’euros planqués par la grande bourgeoisie dans les paradis fiscaux… Les communistes doivent poser en grand la question du coût du capital et du partage de la richesse produite. Ils doivent revendiquer haut et fort le smic à 1800 euros nets, l’augmentation des salaires, des retraites et des prestations sociales. » Amendement n° 11 : supprimer le texte de ligne 45 à 51 de « Ce défi… » jusqu’à « été accentuées. » Amendement n° 12 : ligne 52, créer un chapitre nouveau sur la révolution numérique et informationnelle et en rajouter un concernant l’éco communisme : « 2. Avec la révolution numérique et informationnelle, nous avons changé d’époque. Au service du capital, la révolution numérique et informationnelle est une révolution aussi importante que fut, à son époque, l’invention de l’imprimerie. Avons-nous bien mesuré la portée des transformations opérées dans l’information et la communication depuis 30 ans ? Une décision prise aujourd’hui à Los Angeles est opérationnelle à Tokyo dans la seconde qui suit. Sans la révolution numérique, la mondialisation capitaliste n’aurait pu exister. En une génération, cette révolution a tout bouleversé sur son passage. Dans le monde du travail : une nouvelle efficacité économique, fondée sur le partage des informations, devient possible. Les aspirations aux savoirs et à la créativité sont de plus en plus vives et partagées ; la place nouvelle des connaissances dans la société ouvre des possibilités inédites d’émancipation ; mais les multinationales utilisent les gains de productivité pour faire baisser le « coût du travail », précariser les emplois, soumettre les formations à leurs exigences de rentabilité. Les salariés dont l’emploi est supprimé sont rejetés dans le chômage. La révolution numérique bouleverse également tous les rapports sociaux : Regardons, par exemple, comment un simple appareil comme le téléphone mobile, devenu de fait un micro-ordinateur portable a modifié les rapports entre les gens. Un habitant de la terre sur deux a un téléphone portable. En France, on compte 64,67 millions d’abonnés. En 2018,98% des informations produites par l’humanité sont numérisées alors qu’en 1986, seulement 1% l’étaient. En 2018,31% de la population mondiale est sur un réseau social (68% en France). En 2020, nous interagirons avec plus de trente milliards d’objets connectés. Vaincre la fracture numérique est un combat constitutif de notre identité communiste car la fracture numérique est bien plus qu’une fracture technique C’est une fracture économique, sociale et culturelle. Ne pas savoir se servir d’un ordinateur au 21ème siècle, c’est comme ne savoir ni lire, ni écrire au siècle précédent ! Or, dans notre pays, un tiers de la population n’est toujours pas équipée. Pour Marc Bertrand et David Belliard d’Alternatives Economiques « l’économie numérique a un effet multiplicateur des inégalités, car ce sont les plus éduqués et les plus informés qui en tirent le mieux profit ». Les personnes qui n’utilisent pas internet appartiennent en effet à des catégories de la population bien spécifiques : 78 % d’entre elles ont plus de 60 ans, 90 % d’entre elles n’ont pas le Bac et 44 % disposent de revenus inférieurs à 1500€ par mois. 3. L’éco communisme comme réponse au réchauffement climatique Dans son livre « Capital exit ou catastrophe » Lucien Sève pose clairement les données du problème : « On est entré dans la catastrophe, c'est à dire, idée inouïe, le possible commencement de la fin pour le genre humain civilisé … Il faut sortir du capitalisme, nous dit Lucien Sève, avant qu'il ne détruise l'humanité en même temps que la planète. Le reste est du vent ». La Terre a ses limites. Au 1er août 2018, l'humanité a consommé l’ensemble des ressources que la nature peut renouveler en un an sur la planète. Nous vivrons donc « à crédit » pendant cinq mois. Au début des années 1970, nous avions des ressources à consommer jusqu’au 29 décembre. Nous vivions à crédit pendant 2 jours seulement ! La prise de conscience des dangers immenses qui menacent l’humanité progresse dans le monde entier. Mais le capitalisme se défend. Au nom de l’emploi et de la croissance, il freine des quatre fers et tente de nous faire croire à la fable d’un capitalisme vert. L’heure est venue de développer un nouveau mode de production, de nouveaux modes de consommation, de nouveaux modes de déplacement. Cela passe par la relocalisation d’activités économiques, la lutte contre les perturbateurs endocriniens, la relance massive des secteurs de l’industrie (transport, isolation…) comme de la recherche loin du démantèlement auquel nous assistons, l'introduction de critères sociaux et écologiques ambitieux et contraignants pour les entreprises, la détermination démocratique et la maîtrise publique des énergies – à commencer par l’énergie nucléaire qui doit être absolument placée, pour être viable, à l’écart des logiques de l’argent – la refonte du modèle agricole français avec une réduction des intrants chimiques, le développement de services publics démocratisés, un nouveau modèle d'échanges internationaux fondés sur la coopération, loin des accords de libre-échange généralisés et d’une division internationale des processus productifs écologiquement insoutenable. Le Parti Communiste Français doit donc se battre pour remettre l’économie au service de l’humanité, pour faire avancer dans les têtes le « Produire autrement ». Or, «Produire autrement » à grande échelle ne sera possible qu’en sortant du capitalisme. Pages 8 et 9 Reprendre le texte de la base commune à la ligne 6 « La révolution démographique » Amendement n° 13 : ligne 11 à 13 : supprimer « Enfin, l’humanité… jusqu’à l’espèce humaine. » Amendement n° 14 : ligne14 à 19 : déplacer ces phrases à la fin de la partie 2. Amendement n° 15 : à partir de la ligne 20 de la page 8 et jusqu’à la ligne 47 de la page 9, réécrire la fin de la partie 2 comme ci-dessous : « La revendication d’égalité entre les femmes et les hommes : un mouvement mondial sans précédent et profondément révolutionnaire La montée en puissance d'un mouvement féministe à l’échelon de la planète constitue un des plus puissants leviers pour l'égalité que nous ayons à notre disposition. Le droit à disposer de son corps est au cœur d’une lutte féministe décisive partout sur la planète. L'éradication des violences faites aux femmes constitue à la fois un enjeu politique immédiat et une grande cause historique. Aucune société égalitaire n'est possible quand la moitié de l'humanité est quotidiennement exposée à l'humiliation, à la torture, au meurtre. La domination patriarcale est un puissant frein au développement de l’humanité. L’indépendance économique des femmes par le travail, le renforcement de leur formation, conquêtes majeures au sein du capitalisme, rendent cette moitié de l’humanité chaque jour plus actrice de sa vie et de l’humanité entière. Cela manifeste aux yeux de toutes et tous son égale capacité et dignité. Les tactiques patronales de discrimination visant à faire des économies sur le dos des femmes en rétribuant moins celles-ci à travail de valeur et de qualifications égales, sont de moins en moins supportées et apparaissent pour ce qu’elles sont : une inégalité systémique, une injustice d’un autre temps. L’ampleur des campagnes #metoo/balancetonporc révèle à la fois la gravité et le caractère structurel des violences faites aux femmes – elles sont très nombreuses, de tous âges et tous milieux sociaux, à en être victimes – comme la puissance d’un refus : celui d’être considéré comme un objet. Pour atteindre l’égalité et laisser la personnalité de toutes et tous se développer librement, notre combat appelle à s’émanciper de ces dominations. Les combats féministes bouleversent l’ensemble des rapports sociaux, la place assignée à chacune et chacun ; ils permettent à l’ensemble de la société de faire un bond en avant. Dans le même sens, la progression des droits des personnes lesbiennes, gays, bi, transgenres, intersexuées (LGBTI+), fortement discriminées elles aussi par le système patriarcal, inimaginable il y a un demi-siècle encore, est le signe qu’une société nouvelle cherche à éclore. Aujourd’hui, ces conquêtes, inachevées, sont fragiles et peuvent être remises en cause. Ainsi, notre combat communiste vise non seulement à les conforter, mais à leur donner une ampleur neuve, dans une société de liberté, d’égalité, de dignité. En finir avec les racines profondes du patriarcat et des discriminations touchant les femmes va de pair avec la perspective d’un dépassement du capitalisme jusqu’à son abolition et à la construction d’une nouvelle civilisation. 6) L’antiracisme est au cœur du projet communiste. Le racisme est un rapport social de domination structurant comme le sexisme ou le patriarcat. Il faut penser l’inégalité raciale avec l’inégalité sociale et l’inégalité de genre car ces inégalités sont souvent imbriquées les unes dans les autres.Il exacerbe la concurrence de tous les exploités de tous les dominés, en criminalisant les sans-papiers, les réfugiés, en marginalisant les roms et en plaçant l’islamophobie au cœur du dispositif idéologique car elle procède de tous les amalgames et place le débat sur le choc des civilisations, l’affrontement identitaire. Le racisme et la xénophobie sont utilisés pour organiser la guerre de tous contre tous, à partir des replis identitaires et communautaires qui, pour certains parmi les plus dominés, semblent seuls pouvoir répondre aux besoins de protection face aux violences sociales. Ils offrent un terrain à l’instrumentalisation par des groupes sectaires, voire terroristes, des détresses sociales et morales qui frappent trop de jeunes. Nous devons montrer que ces humiliations insupportables, ces formes visibles de l’absence d’égalité réelle dans la République, révèlent l’ampleur et le caractère multidimensionnel des inégalités de classes. Les enjeux migratoires sont au cœur de notre époque et représentent un véritable défi mondial. Le racisme et la xénophobie sont redevenus à grande échelle, dans toute l’Europe, des instruments de la domination de classe. Les politiques migratoires et le traitement indigne des réfugiés en France et en Europe relancent les idées racistes, traduisent la volonté d’une Europe « forteresse ». Elles vont de pair avec l’acceptation des guerres néocoloniales et du pillage des pays dominés qui engendrent des migrations de survie. Elles masquent le refus d’un grand essor des services publics pour répondre aux besoins de toutes les populations au lieu de les opposer. Aucun pays n’échappe aujourd'hui à ces enjeux, enjeux qui relèvent de choix politiques réfléchis. Il s’agit donc pour les institutions internationales, États, citoyennes et citoyens de travailler à définir des solutions communes dans une démarche d’accueil, de devoir d’humanité et de co-développement. Si le droit à la mobilité est reconnu par la Déclaration des Droits de l’Homme, des migrations forcées ne cessent d’augmenter. Seul un tiers de la population mondiale arrive à faire valoir son droit à la mobilité, et les drames humains se multiplient. Notre responsabilité est d’accueillir les migrants avec dignité, dans le respect des droits internationaux et des conventions des droits de l’enfant. Au moment où l’Europe consacre des milliards d’euros à la « sécurisation des frontières », la France doit porter un autre espoir, celui de la patrie des droits de l’homme, du droit à la circulation pour toutes et tous, de l’ouverture du droit d’asile aux réfugiés économiques et climatiques, d’ouverture de voies légales de migration, de politiques volontaristes d’accès au droit au travail, à la santé, aux transports, au logement, à l’apprentissage du français. De plus, la France doit s’investir pleinement pour un pacte mondial de solidarité sur les enjeux migratoires, l’année où l’ONU appelle à des initiatives. Mais tout cela suscite des mobilisations et des solidarités nouvelles qui témoignent de potentiels de rapprochement car, comme l’a écrit Marx, « le travail sous peau blanche ne peut s’émanciper là où le travail sous peau noire est stigmatisé et flétri ». Les réponses capitalistes à la crise nourrissent des dérives autoritaires lourdes de danger pour la démocratie, la stabilité du monde et la paix. 7) La jeunesse placée au centre de l’affrontement de classe . Pour la première fois dans l’histoire de la République la jeune génération vit moins bien que la génération qui l’a précédée. La jeunesse paie très cher les reculs sociaux, démocratiques, culturels imposés par le capital. Ce dernier veut la faire renoncer aux luttes et lui imposer la précarité comme horizon indépassable dans tous les domaines de la vie. Les jeunes sont lourdement frappés par le chômage. Ils sont obligés de passer par de longs sas de précarité, avant d’espérer accéder à une situation stable leur permettant de se projeter dans l’avenir. Bien que mieux formés que leurs parents, ils vivront ment moins bien qu’eux. Ils sont victimes de stigmatisation et de discriminations, surtout ceux des quartiers les plus pauvres. C’est pourquoi nous voulons créer une « allocation autonomie », un salaire attribué à chaque jeune à l’âge de sa majorité La situation est source de détresse, mais aussi, de plus en plus, de révolte et de mobilisation : les lycéens et les étudiants contre « Parcoursup » revendiquent leur droit à une formation de haut niveau, les jeunes cheminots, les jeunes salariés de la fonction publique et dans les entreprises sont souvent en première ligne dans des luttes dures pour les droits, la dignité, les salaires. ---------------- Le capital se nourrit de tout ce qui divise les êtres humains. Chercher ce qui les unit et y travailler activement, c’est combattre l’ordre établi. Conjuguons luttes de classes et d’émancipations. Notre époque est celle d’un conflit violent entre le vieux monde capitaliste, rongé par la surexploitation et le cancer financier, et d’immenses possibilités d’émancipation et de partage qui ouvrent la voie vers une nouvelle civilisation. Un nouveau choc se prépare, plus profond et plus mondial. Tout donne à penser qu’il sera plus violent. Pour affronter ce choc, pour mener cette bataille, nous avons besoin du parti communiste. Nous devons développer en grand le chantier de la compréhension marxiste de ces transformations et de la conquête par les travailleurs et les peuples de leur maîtrise sociale et démocratique. Nous devons nous donner les moyens d’alerter sur la catastrophe qui vient, d’agir, de rassembler et d’éclairer dans l’action sur la nécessité de mettre en cause le capitalisme pour un changement de société et de civilisation. Ouvrons le débat sur ce que peut être une société qui se dégage de sa domination mais ne l’a pas encore dépassée pour l’abolir vraiment. Le développement des idées et des propositions communistes, dans la société, au service d’actions et de transformations de portée révolutionnaire, est aujourd’hui un enjeu politique majeur, en France, en Europe et dans le monde. C’est une des clés de notre congrès extraordinaire.