La révolution numérique - Congrès PCF

Sur les responsabilités

J’ai relevé un argument qui circule sur la Toile concernant les facteurs responsables du chômage dans notre monde. Il concerne les évolutions technologiques auxquelles on assiste. Il a trait au remplacement des « hôtesses de caisse » (qu’en termes galants ces choses-là sont dites) par un système de paiement automatique. Ce dispositif qui se met en place a l’inconvénient d’être déshumanisé est-il souligné. Oui, sans doute ! Il a celui de réduire le nombre d’emplois aussi est-il ajouté. Certes… Mais ne serait-il pas pertinent d’utiliser les possibilités offertes par le changement des techniques pour supprimer une activité répétitive sans intérêt pour celui qui s’y livre ? Ne serait-ce pas judicieux d’employer cette évolution pour réduire la durée du temps de travail ? Pour rendre celui-ci attractif en développant la créativité ? Il est vrai que la logique du capitalisme n’a pas de telles exigences et que l’introduction de technologies nouvelles a pour but d’éliminer ce qui est un obstacle au gain et que le remplacement de dispositions anciennes par de plus modernes a cet objectif. On est là au cœur de la question. Qu’est-ce qui finalement est en cause : l’évolution du travail ou la finalité qu’on lui assigne ? Veut-on, comme à l’époque des métiers Jacquard détruire un matériel performant sous prétexte que son utilisation se heurte aux intérêts de l’ouvrier ? Ou n’est-il pas préférable d’en finir avec le mécanisme de l’exploitation capitaliste et les conséquences qui en découlent au plan de l’emploi et des conditions de travail ? Savez-vous que lors de l’introduction des sécateurs pour les vendanges les ouvriers voulaient conserver l’usage de la serpette parce que moins efficace elle permettait d’avoir des vendanges plus longues, ce à quoi ils étaient attachés car mieux payées que les autres journées à la vigne ? Eh non, la position n’était pas tenable ! Aujourd’hui il me semble que plutôt que de dénoncer la technologie il faut mettre en cause le principe même qui gère notre société, à savoir la recherche du profit le plus grand dans le temps le plus bref, fut-ce au détriment des conditions de vie de l’immense majorité des gens. On pourrait examiner la situation dans d’autres secteurs où la même problématique se pose, sur le numérique notamment. On ne répondra pas de manière efficace par le refus du progrès mais par la réponse à l’interrogation : à qui doit-il bénéficier, aux hommes ou à l’argent ? Au passage on notera que l’adaptation à une nouvelle organisation de la production déplace l’emploi vers d’autres activités que celles auxquelles nous étions habitués et que cela renvoie au problème de la formation, tant initiale que continue. Dans ce domaine aussi on ne peut abandonner le terrain au patronat si se placer dans une vision archaïque qui s’avèrerait intenable. Ici comme ailleurs une rupture franche et décisive avec notre système socio-économique s’impose !