Conception et rôle de nos directions - Congrès PCF
Sur une analyse nécessaire de la politique du PCF depuis 1980
Depuis de nombreux congrès, ou après des déconvenues électorales, il a été promis plusieurs fois de revenir sur la politique passée du Parti. Or ceci n’a jamais été fait de manière approfondie et en remontant suffisamment loin. Pour arriver au pouvoir et amener des changements profonds, le P.C.F. a, dans les années 1970, élaboré une stratégie d’alliance avec d’autres forces, dites « de gauche », pensant ainsi acquérir une majorité dont il ferait partie emblée ? Le bilan de cette alliance n’a jamais été fait. Mitterrand nous a pris les 4 millions de voix, comme il le projetait et les gens n’ont plus fait la distinction entre communistes et socialistes. Ils les ont assimilés à tous les hommes politiques, sauf que paradoxalement, ils ont continué à nous faire confiance au niveau local. En 1997, alliance avec les socialistes, cette fois-ci le P.S. n’est pas majoritaire et a besoin des voix communistes. Là encore aucun ministre régalien. Jospin poursuit une politique de dénationalisation, les 35 heures sont une véritable usine à gaz, on augmente le rendement, supprime les pauses, on accorde aux patrons de multiples exonérations. Malgré la politique de plus en plus antisociale et pro-capitalisme, ou si l’on veut libérale, de Jospin, nos ministres restent 5 ans au gouvernement. Lors des présidentielles de 2002 Jospin candidat dit son programme non socialiste ! C’est la déroute électorale. Comment les électeurs peuvent-ils faire confiance à des candidats communistes pour faire une autre politique, alors qu’ils sont restés jusqu’au bout au gouvernement. De plus nos candidats d’André Lajoinie à Marie-George Buffet, en passant par Robert Hue, se sont montrés sans charisme et piètres orateurs. Y a-t-il au Parti une école spéciale pour fabriquer de mauvais orateurs, ou plutôt est-ce la difficulté de défendre une ligne ambiguë qui rend le discours peu audible. Après avoir échoué avec la « Gauche Plurielle » et sans en tirer la leçon voilà que l’on invente le « Front de Gauche » pour faire unitaire et on déniche des groupuscules aux noms variables et souvent éphémères. On fait la part belle à J.L. Mélenchon qui fabrique un Parti de Gauche à sa botte où, seuls ses proches, ont voix au chapitre. La route a été ouverte à cet orateur populiste, et notre parti n’a pas su faire sortir de ses rangs un orateur qui puisse rivaliser. Et naturellement au nom de l’unité, le Parti s’efface. Et voilà 2012. La leçon n’a pas porté, le Parti a continué à chercher désespérément un candidat en dehors de ses rangs pour 2017.Il a construit le mythe d’une primaire à gauche, espérant même à un moment voir Hulot affronter Mélenchon. Il n’a présenté aucun candidat. Mélenchon nous a doublé plus d’un an avant l’élection et le Parti n’a pas bougé, espérant faire signer un programme commun de plus. Sans candidat le Parti est devenu inaudible. Il s’est réveillé en novembre 2016, les adhérents sentant que c’était trop tard ont choisi, ou plutôt ont été contraints, du fait l’inertie de la direction du Parti, de choisir Mélenchon. Ils ont bien vu qu’il était trop tard pour se lancer, faute de temps et aussi faute d’un candidat un peu charismatique. Les dernières élections législatives ont permis de sauver les meubles à l’assemblée et au sénat, mais pour combien de temps ? Les affiches pour les élections législatives, et les bulletins de vote ont contribué à l’effacement du parti, en effet tout en bas de l’affiche il y avait un petit PCF avec en tous petits caractères « Parti Communiste Français ». Sur les bulletins de vote il fallait bien chercher pour savoir qu’il s’agissait du parti. A force de mettre son drapeau dans sa poche il ne faut pas s’étonner si beaucoup croient le parti disparu. Le projet « la France en commun » pèche déjà par son titre qui est incompréhensible et peu évocateur pour la plupart des gens, on ne sait pas s’il s’agit d’un programme de gouvernement (avec qui ?), ou d’un projet communiste, en fait il contient déjà un compromis pour pouvoir être accepté par d’éventuels alliés. Ce n’est pas par de tels biais qu’on pourra s’affirmer, et montrer la nécessité de s’engager à nos côtés. Aux Municipales de 1977 une alliance a été actée avec le P.S., sauf, symbole éminent, à Château-Chinon et à Marseille. Au lieu de refuser un tel accord, le Parti, alors qu’il était en position de force, s’est plié. Avec les débris du Programme Commun le P.S. a été majoritaire à l’assemblée en juin 1981. Le P.C.F. a obtenu 4 ministères non régaliens. Au lieu d’encourager les luttes, pour faire céder le pouvoir sur des points importants et obtenir les améliorations indispensables à une réelle prise du pouvoir par les travailleurs, le parti et sa courroie de transmission de l’époque la C.G.T. ont freiné les luttes. Il faut rappeler que des parangons du capitalisme et de la droite ont été nommés dirigeants des sociétés nationalisées, que le P.S. avait refusé une représentation réelle des travailleurs dans les conseils d’administration. On a vu ce que ça a donné à la Société Générale et chez Péchiney en particulier. Au lieu de quitter le gouvernement dans les luttes et au soutien de celles-ci, les ministres communistes n’ont tout simplement pas été repris par Fabius. Dans les années 1982/1983, qui ne se rappelle de Georges Marchais, qui un jour soutient les métallurgistes et qui le lendemain les trahit à l’assemblée.