Écologie, enjeux de classe et projet communiste - Congrès PCF

Un programme d'écologie technique

Les enjeux écologiques contemporains sont confisqués par la non-pensée médiatique : on jette des mots en pâture au public (diesel, perturbateurs endocriniens, glyphosate, pescticides, huile de palme, nucléaire,...), on ne les définit pas ou mal (pesticides!), on ne parle pas du champs d'application, des conséquences sur les filières, et puis l'on doit se prononcer : pour ou contre. Chaque personnalité politique est alors sommée de donner un avis, de préférence non éclairé, suivant undécoupage idéologique préexistant. Les ministères concernés (,?) se chargent quant à eux de produire des rapports, des vœux pieux, des powerpoint : si le plan Ecophyto 1 est un échec, c'est qu'il faut passer à un Ecophyto 2, annoncé dans un Grenelle 3, et qui revois à la hausse les projections de diminution... Ce serait chouette que le parti communiste sache opposer une vision radicalement inverse : c'est à dire offrir une réponse radicalement (encore!) technique à des enjeux éminemment techniques. Il conviendrait de sortir des postures convenues : interdire le glyphosate ou je ne sais quel herbicide, ok, chouette. Et comment fait-on ? Qui investit dans le matériel de labours, décavaillonage, semis sous couvert : avec quelles ressources? Quels tracteurs faut il pour tirer les nouveaux outils ? Qui forme les agriculteurs plus familiers aux rampes de désherbage qu'aux socs ? Qui assume l'éventuelle baisse de productivité : le consommateur, le producteur ? C'est toute une filière qui doit se mettre en branle : la recherche agronomique, les CFA, les CFPPA, les techniciens des Chambre d'Agriculture, les agriculteurs... Il faut trouver des solutions de financements pour les investissements etc... De même, interdire les perturbateurs endocriniens, qu'est ce que ca veut dire ? On interdit les emballages sur les produits alimentaires ? Les insecticides ? Les peintures antifouling des coques de bateau, mais aussi des éoliennes en mer ? Nous pouvons en effet élaborer un projet communiste ambitieux écologiquement, et même, nous le devons : mais nous devons pour le construire être capable de mettre en mouvement toutes les intelligences au sein du parti. Il y a des sujets sur lesquels les milieux militants planchent depuis longtemps : la sortie progressive du nucléaire par exemple (avec ses lacunes éthiques quelque fois). Et d'autres ou tout le travail reste à faire. On peut en effet imaginer un monde sorti des pesticides, comme ils disent. Mais cela veut dire trouver des solutions viables et efficaces : moi qui suis vigneron en agriculture biologique, je peux vous dire qu'il n'existe pas d'alternative aujourd'hui pour le traitement de certaines maladies (exemple, le Black Rot), tandis que les solutions « biologiques » de traitement d'autres fléaux laissent plus qu'à désirer (la flavescence dorée par exemple). Que les chercheurs dont c'est le sujet de recherche, les techniciens, les agriculteurs et les ouvriers qui travaillent dans ces secteurs puissent élaborer un vrai projet d'écologie communiste, mille fois oui : encore faut il mettre en place le chantier, les contacter, les faire discuter... Y'a du boulot. Sinon on peut se contenter, c'est plus rapide, de proposer un plan Ecophyto 3 qui annonce qu'en l'an 2050 nous ne traiterons plus les cultures qu'avec de l'eau bénite – nous avons déjà les stocks.