Le défi politique de l’anti racisme - Congrès PCF

Comment combattre les obscurantismes, notamment religieux?

Permettez-moi de prendre le risque d'être dans le non politiquement correct mais ces questions doivent être abordées selon moi dans la plus grande sérénité, ce qui exige d'être clair et si possible exhaustif. En tant que fervent partisan de la rationalité de par mon éducation tant familiale que scolaire et aussi de par l'expérience acquise avec l'âge, je suis toujours déboussolé lorsque je suis confronté à des personnes, que j'apprécie, me tenant des discours d'un autre âge, du fait de leur foi ou de leurs croyances. Ainsi de ce collègue jeune ingénieur qui m'avoua, un soir que nous travaillions très tard, qu'il refusait l'expression d'Hubert Reeves "Nous sommes des poussières d'étoiles" et considérait comme une supercherie la théorie de l'évolution de Darwin, car il n'acceptait donc pas que l'Homme descende du singe. Il termina par me dire que sa locomotive personnelle était de consacrer chaque minute de sa vie à son prophète et rien d'autre, alors que nous parlions des renvois des prestataires de service dont il faisait partie. Ainsi de cette jeune fille qui se contraint à faire une prière si elle doit manger non-halal, préférant alors sauter le repas. Et prenant ainsi le risque de s'exclure de toute rencontre prolongée en dehors de sa communauté car on ne peut pas rester plusieurs jours sans manger. Ainsi de ces femmes qui cachent leur corps et leurs cheveux pour des raisons ancestrales qui tiennent d'ailleurs plus finalement du patriarcat que nous n'avons cesse de dénoncer, encore plus ces jours derniers avec les révélations venant de femmes qui osent parler aujourd'hui de ce qu'elles ont vécu et même pour certaines de ce qu'elles vivent. Voilà autant de barrières qui s'érigent au sein de notre population, construites par celles et ceux qui pratiquent ces croyances, certes pas tou-te-s de leur plein gré, ce qui est une autre dimension à prendre en compte. Pour nombre d'entre nous, c'est un recul de notre développement humain qui semble donc venir essentiellement de la communauté musulmane avec laquelle notre pays a de plus un passé colonial pour le moins agité. Car j'ai aussi constaté depuis près de 15 ans que le racisme et les discriminations permanentes à l'égard des membres de cette communauté, qu'ils soient arabes ou noirs, en a conduit et en conduit encore de nombreux,n même parfois athées, à surjouer, en réaction, les rites de l'appartenance à cette communauté, pour répondre au fait que malgré leur intégration totale, comme c'était le cas d'un de mes collègues ingénieur, marié à une ingénieure française, en dernier ressort ils subissent encore et toujours des sévices plus ou moins prononcées de par leur apparence physique, le fameux délit de faciès. Toutes ces personnes que j'ai autour de moi sont charmantes, très appréciables, souvent même plus respectueuses que d'autres; mais je ne m’accommode pas de cet obstacle qui finalement nous sépare, bêtement selon moi pour parler franchement, surtout que comme surement nombre de communistes je suis athée et que si je tolère la foi en un dieu, je n'arrive pas à la comprendre et à l'admettre car c'est très souvent un frein à l'action, surtout lorsque celle-ci comporte confrontation voire conflit avec d'autres et/ou qu'elle désigne nommément des responsables. Ce qui affaiblit la démocratie pour laquelle il manque une éducation à l'adversité, ce que les militants politiques et syndicaux ont d'une certaine façon la chance d'apprendre sur le tas!