La formation des communistes - Congrès PCF

Former à la problématique des forces productive

Dans ces ateliers, des contributions de grandes qualités rappellent combien les connaissances scientifiques sont politiquement utiles pour éclairer le positionnement communiste. Elles appellent à ce que la formation proposée aux adhérents fasse une grande place à l’état du front des connaissances scientifiques et sa portée sur les capacités humaines à produire pour les besoins sociaux et les contradictions et potentialités qui en découlent, du fait de la nature du mode de production de la société actuelle.

Un second besoin, concerne celui des adhérents à saisir la problématique forces productives/rapports sociaux, en soi.
La problématique peut ici se résumer à la question : « le progrès scientifique est-il favorable aux salariés ou pas (Emploi, salaire, condition de travail etc.) et plus largement à la société ? ». Jaurès lui-même y perdit son latin.

Il faut donc redécouvrir le travail de Marx qui consacre des pages, pour le coup décisives, à cet enjeu, dans le livre 1 du capital. Il y explique en quoi la machine ou les technologies ne peuvent rien dire sur cette question.

Marx y présente une approche très utile à suivre pour que l’approche communiste de la « technologie » et de « la machine » sache prendre les choses de manière offensive, en s’affranchissant totalement de la nature technique de celles-ci tout en en saisissant la question clé : A quel titre le capital décide-t-il d’introduire une machine ou une technologie dans le processus de travail ? Il le fait par exemple en donnant à réfléchir sur un simple rouet qui n’était pas la machine la plus avancée technologiquement de son temps mais qui avait justement la qualité de sa simplicité technique !

Ailleurs, il cite d’autres éléments de réflexions à partir de la question salariale ou des tensions sur l’emploi.

Son discours n’a sur ces points en rien vieilli.
J’en veux pour preuve l’argumentation tenue récemment la direction des chantiers navals de Saint-Nazaire.
Pour des raisons spécifiques à la construction maritime, les robots soudeurs ont du mal à s’imposer face à l’homme de métier, contrairement à l’automobile par exemple.
Cela dit, la direction ne désarme pas ! Au nom de l’usine du futur, du numérique etc.

Dans un article récent de Ouest France, on pouvait lire ceci : « Invité à la soirée, Yves Guillermit, responsable industrialisation et production de STX, a présenté le futur compagnon des salariés du chantier : un cobot (robot collaboratif) autonome de soudure. Grâce à un ajustement automatique de sa trajectoire, il pourra souder les parois verticales des navires.

Développé par l'IRT Jules-Verne et l'entreprise Servisoud (Montoir) pour STX et DCNS, le projet a été lancé à la suite de problèmes dans le recrutement : « Il y a deux ans, nous avons souhaité recruter 100 apprentis soudeurs. On a reçu que 16 candidatures », a exposé Yves Guillermit, justifiant cela par un manque d'intérêt de la jeunesse pour ce métier ».

Marx cite quant à lui des exemples d’introduction en Angleterre de machines dans diverses situation liées à ce besoin de main d’œuvre développant des tensions salariales. Il cite aussi le niveau de mécanisation du travail aux USA sur la base de machines anglaises peu utilisées en Angleterre même. A. Smith cite d’autres exemples tout aussi éclairants sur ce qui motive le patronat à introduire la machine ou de nouvelles technologies. Plus généralement, Marx explique en quoi toute introduction de machine pousse le patronat à augmenter le temps de travail et tout autant pourquoi toute machine remplace plus d’emplois qu’elle en déplace (vocabulaire du XIXe).

Des réalités qui se répètent donc encore aujourd’hui et qui sont à maitriser et connaitre par les communistes pour affronter correctement les défis du numérique et de l’intelligence artificielle.

Actuellement, les technicismes ou les technophiles, de droite, de gauche, libertaires ou utopistes enferment le débat entre espoirs, craintes et peurs pour l’emploi et le travail. Le débat est de toute évidence à appréhender à de tous autres niveaux. Des communistes bien formés en la matière seraient les bienvenus.