Communication - Congrès PCF

N'ayons pas honte de nous même

Contribution section PCF Montech – Tarn et Garonne Communication. N'ayons pas honte de nous même. Souvent dans nos réunions revient la question de nos trop rares passages dans les média. Le poids idéologique de ceux-ci est incontournable pour façonner l'opinion publique, déterminer les sujets méritant d'être relayés etc. Nous avons déjà des propositions pour lutter contre les monopoles capitalistes de l'information, pour aider la presse indépendante ou encore pour changer l'audiovisuel public. Une brochure nationale avait d'ailleurs été édité (introuvable sur notre site internet) et une campagne nationale « Libérez les média » a été lancée en 2015 avec l'édition d'une affiche et d'un tract (sans suite il nous semble...). Cette contribution s'intéressera plutôt à proposer quelques pistes visant à améliorer notre propre communication interne ou externe, tant nationale que locale. 1) notre image Disons le d'emblée, la bataille idéologique est rude et ce n'est pas nous qui la gagnons. Nous n'avons pas été capables de mobiliser contre les ordonnances de la loi travail. La majorité des luttes sont des luttes catégorielles sans lien entre elles, que ce soit pour les luttes professionnelles ou « sociétales ». L'analyse de classe par le prolétariat, ainsi que son sentiment d'appartenance à cette classe sont quasi-nuls. Les résultats des législatives témoignent de notre perte d'influence et de l'absence de sentiment de représentativité des travailleurs par le PCF. Mais ne soyons pas fatalistes, il existe de nombreux leviers pour changer la situation. Notre parti reste identifié par une partie de l’électorat : soit de manière grotesque par les tenants de l’idéologie dominante, soit comme un parti ancien, de militants vivants sur leur passé mais bienveillants. Nous apparaissons au mieux comme capables de mener une politique de gestion à petite échelle cohérente et progressiste pour la population, mais moins crédibles pour nous confier la gestion de la Nation. Cela est probablement du à la présence des militants sur le terrain, identifiés et à notre absence dans les media nationaux ou aux élections présidentielles depuis 2007. Cela résulte aussi sûrement de nos mots d'ordres trop souvent sur la défensive (retraites – Sécurité sociale...). Clarifions notre positionnement politique en terme de communication : notre positionnement n'est pas seulement une situation géographique dans l'hémicycle, c'est bien évidement un positionnement politique. Sortons de la diabolisation que nous servent les autres composantes politiques. Nous étions hier le parti de l'étranger asservi à l'URSS, nous serions aujourd'hui un parti non crédible « d'extreme gauche ». Il revient en premier lieu à nous-même de changer cette image, en osant affirmer que le Parti Communiste Français est à même de diriger le pays. Se battre contre la régression sociale ne suffit pas, montrons que nous nous battons aussi sérieusement pour la prise du pouvoir. Pour cela n'ayons plus peur de nous exposer en tant que communistes. Assumons nos positions et ayons confiance en nos capacités de réflexion, de propositions, de luttes. Peut-être qu'il y a quelques décennies l'aspect « monolithique » du parti a pu rebuter certains militants. Cependant ne tombons pas dans l'excès inverse en s'autocensurant. Un militant de la section, ayant eu 18 ans en 2008, a ainsi relevé qu'il n'avait pu voter qu'une seule fois, toutes élections confondues, pour un candidat soutenu par le PCF qui était membre du PCF... Nous n'avons pas su investir la séquence électorale en 2017. Nous devons nous interroger sur la pertinence de la recherche d'alliance électorale et de rassemblement lorsque les conditions et l'envie ne sont pas réunies par la base de toutes les composantes. De même que sur l'utilisation aléatoire du logo FDG dans le matériel, brouillant le message. Mais ceci n'est pas l'objet principal de cette contribution. Réfléchissons à l'image que porte le fait politique aujourd'hui. De nouvelles pratiques apparaissent et l'engagement change de forme. Les personnes engagées dans les mouvements de types FI ou En Marche, ou encore Nuit debout ne sont pas à la recherche d'une adhésion, pouvant être vécue comme une contrainte ou un enfermement, la peur de ne plus avoir de libre arbitre. Un travail peut être mené de notre coté pour offrir des espaces d'échanges, ouverts à tous. Travaillons avec nos contacts, proposons à chacun de nous aider à sa manière, même financièrement. Adaptons nos méthodes de communication en conséquence. Mettons en avant des communistes. Mettons en avant notre mode de fonctionnement unique (présence sur tout le territoire, financement...) Valoriser des compagnons de routes, des intellectuels ou artistes partageant nos combat est toujours utile. Mais que cela ne se fasse pas au détriment de nos propres forces. La peur de s'afficher se traduit peut être de manière inconsciente sur nos affiches nationales; où le logo PCF est systématiquement placé à un coin en bas de l'affiche, illisible. 2) Pas de communication efficace sans stratégie politique L'amélioration de notre communication ne saurait toutefois être effective si elle n'est reliée à une stratégie politique. Essayons de faire avant d'agir un diagnostic de la situation, définir des objectifs politiques de la campagne et rédiger un plan de communication en conséquence comme l’a expliqué lors d'une formation notre responsable nationale à la communication. De plus cette stratégie doit être tenue dans le temps jusqu'à pouvoir en faire un bilan. Ainsi un plan de communication doit s'inscrire dans un plan de développement plus général d'une section, d'une fédération, du parti. Nous ne décrirons pas ici comment réfléchir un plan de développement, nous renvoyons à des formations qui sont actuellement tenues dans le MJCF, mais bien trop rarement dans le parti. Nous souhaitons par ailleurs que la formation de nos cadres communistes fasse l'objet d'un suivi national. Sans bien sur arrêter de réagir à l'actualité et sans abandonner notre réactivité militante, prenons le temps de construire nos campagnes, tant locales que nationales. Assurons nous de leur appropriation par les camarades. Assurons nous aussi de leur pertinence sur l'ensemble du territoire. Il arrive que des « événements nationaux » se transforme en conférence au siège du PCF, et que de nombreux militants passent à coté de ces événements. Ainsi quels répercussions pour les initiatives des « lundi de la gauche ? » Quels objectifs ont été remplis par la grande consultation nationale ?Nous déplorons que les bilans des campagnes politique, positifs ou négatifs, ne soient que très rarement faits par le Conseil National. Nous disposons de nombreuses ressources pour dynamiser la communication du PCF. Le tissu militant est sans pareil sur notre territoire. Améliorons les transmissions d'informations, d'initiatives pour l'ensemble des militants, formons nous, et ainsi donnons nous les clés pour transmettre notre message politique au plus grand nombre. 3) Propositions pour la communication Voici donc quelques propositions concrètes pour améliorer la diffusion de nos idées. Améliorons notre communication interne : Sortir une brochure de présentation du PCF, à donner aux nouveaux adhérents. Ces brochures existent déjà dans de nombreuses fédérations, mettons les disponibles, et modifiables, pour chaque fédération. Proposer aussi des abonnements groupés pour les sections aux revues du parti, Progressistes, Cause Commune, Économie et Politique, ainsi que les bulletins des commissions. Ceci afin de les faire connaître et en faciliter l'accès aux militants et assurer leurs présences sur les tables politiques. Nous avons remarqué que les informations circulent très peu entre les fédérations voisines. Les camarades vivants à quelques kilomètres de distances n'ont souvent pas accès aux initiatives se passant près de chez eux. Il peut même arriver que la voix du parti communiste soit différente sur un sujet particulier pour deux fédérations voisines. Sans remettre en question le découpage en fédérations et sections, peut être pouvons nous mettre en place ponctuellement des échanges d'informations via des rencontres ou des courriels, pour gagner en réactivité et en cohérence. Pourquoi pas un système où l’adhérent pourrait s'inscrire et recevoir des lettres d'informations des fédérations dont il souhaite savoir les initiatives ? Concernant internet toujours, nous proposons la création d'un site de partage (avec accès restreint?) de matériel politique, qui puissent être en versions modifiables. Affiches ou tracts pourraient ainsi être échangés et adaptés pour chaque section. De nombreux camarades peuvent maquetter un tract. La phase la plus longue dans sa rédaction est plus souvent l'écriture du contenu. Nous proposons que ponctuellement les discours importants de notre direction ou parlementaires soient également diffusés de manière synthétique, résumés, de façon à les mettre plus facilement dans notre matériel. Effectuons un travail sur notre visibilité dans l'espace public : Comme cela a été proposé dans d'autres contributions, nous sommes pour une charte graphique unifiée, validée par les camarades lors du congrès. Cela pourrait éviter certaines initiatives individuelles malheureuses, comme un nouveau logo « rêvolution » aux couleurs de la FI lors de l'assemblée nationale des animateurs. Utiliser le logo PCF et non le logo PCF-FDG ; en particulier pour nos événements internes PCF. Édition d'affiches avec le logo PCF visible, et si possible sans couleurs criardes. Il arrive souvent que des personnes s'interrogent sur le sens de nos affiches. Cela devient très problématique quand il s'agit même de militants. Ne faisons pas de sous-entendus ou de références dans nos affiches. Soyons clairs et marquants. Pourquoi ne pas éditer simplement des affiches avec le logo du  PCF à l'instar de celles du MJCF ? Dans un format collable partout ? Valorisons nationalement les fêtes fédérales (un onglet pour les lister par dates sur le site national?). Valorisons aussi systématiquement les formations, conférences ou débats filmés en faisant un travail de montage puis en les diffusant quand cela est possible. Le site internet est alimenté très régulièrement. Cependant le contenu n'est pas toujours trié, et l'aspect général du site pas assez épuré, ce qui peut nuire à sa lisibilité. Les liens ne fonctionnent pas toujours non plus. De plus nous avons découvert l'existence d'un deuxième site internet 2017pcf. Nous ne jugeons pas opportun d'utiliser un nom de domaine pareil, daté, nous qui sourions quand le NPA écris dans ses tracts « npa2009.org ». Le rôle de l'Humanité, ou plutôt l'implication du PCF dans la gestion du journal devrait être débattue lors du congrès. Journal identifié comme communiste et qui le restera, nous pensons qu'il est sous-exploité par le PCF. L'Humanité représente encore aujourd'hui un formidable outil de communication, qui n'est pas utilisé. De nombreux camarades n'ont pas les moyens de s'abonner, d'autres se désabonnent à cause d'une absence d'analyse ou car ils ne se retrouvent plus dans la ligne éditoriale. Nous pensons que le PCF a un rôle à jouer dans la gestion du journal, tant dans sa mise à disponibilité par les adhérents (politique d'abonnements) que dans son contenu.