Pas de résolution de la crise écologique sans renaissance industrielle
L’un des pires lieux communs, lorsqu’on aborde la question écologique, est de l’opposer au développement industriel.
Certes, l’industrie comme toutes les activités humaines a une empreinte écologique. En effet, tout doit être fait pour limiter cette empreinte, en combattant l’obsolescence programmée, en produisant, en consommant le moins possible d’énergie carbonée et de matières premières non renouvelables, en générant un minimum de déchets non recyclables, en développant les circuits et l’économie circulaire, en promouvant une véritable écoconception qui prévoit le cycle entier de vie de chaque production, en arrêtant les productions inutiles ou nuisibles à l’humanité comme par exemple les armes nucléaires, chimiques ou bactériologiques.
Mais la crise écologique majeure, à laquelle l’humanité est confrontée, ne peut être seulement résolue par un nécessaire « verdissement » de l’industrie.
Elle ne peut être résolue non plus par les choix des grandes firmes capitalistes qui implantent les activités industrielles les plus polluantes et énergivores dans les pays du sud ou de l’est, tout en se débarrassent des déchets dans ces même pays.
Elle peut encore moins être résolue par l’anarchie perverse du marché capitaliste qui fait de la tonne de CO2 un objet de spéculation. La recherche du profit maximum à court terme est aux antipodes d’une politique écologique mondiale permettant à toute l’humanité de bien vivre sur cette planète.
Elle ne peut pas non plus être résolue par une désindustrialisation et une décroissance qui empêcherait de répondre aux besoins humains en matière de santé, de logement, d’énergie, de mobilité, d’éducation, de culture…, tout en aggravant in fine la crise écologique.
Par contre, de vraies politiques publiques dans la longue durée coordonnées au niveau local, national, régional et mondial, s’appuyant sur de grands services publics intégrés, s’adossant à l’intervention citoyenne avec de nouvelles institutions démocratiques comme des Communs mondiaux permettraient que l’humanité se donne les moyens de surmonter la crise écologique et toutes ses conséquences : misères, guerres, famines, pandémies, surmortalité, pénurie d’eau potable…
Mettre en place de telles politiques publiques implique de ne pas se tromper d’adversaire : l’adversaire ce n’est pas l’industrie, c’est la finance, c’est le système qui permet à 42 multimilliardaires d’accaparer 82% des richesses crées dans le monde.
Dans ce cadre là, la recherche publique fondamentale, la recherche et développement, une renaissance industrielle avec la localisation des lieux de production, au plus proche des lieux de consommation, sont les outils indispensables à la résolution de la crise écologique par un nouveau mode de production des richesses nécessaires au développement de l’humanité.
C’est cette vision nouvelle du couple écologie et industrie que les communistes mettront en débat lors des Assises nationales de l’écologie, organisées ces 4 et 5 mai, dans le cadre de la préparation du Congrès du PCF.
Yann Le Pollotec