Vite l’écommunisme !
Au-delà de ce qu’on peut penser du bilan de Nicolas Hulot, de ses choix politiques et de l’homme, sa démission a le mérite de rendre visible sur la place publique deux réalités incontournables et indissociablement liées : L’urgence de la transition écologique si on veut que l’humanité ait encore un avenir sur cette planète. Le mode de production capitaliste n’est pas la solution, il est le problème.

Il y a en effet urgence concernant le climat, la biodiversité, la destruction de l’environnement, l’épuisement de nombreuses ressources naturelles - qu’elles soient renouvelables ou pas -. Toutes les études scientifiques sérieuses le documentent et le démontrent. Cette urgence est d’autant plus forte que nous sommes à la limite de laisser s’enclencher des processus catastrophiques et irréversibles.
Donc la question politique pour un gouvernement n’est plus de prendre quelques mesures écologiques, à la marge, si l’austérité budgétaire le permet et si cela ne gène pas trop les intérêts particuliers et tout prioritairement d'ailleurs les intérêts de grands groupes capitalistes. Il s'agit au contraire de faire de la transition écologique sa priorité absolue.
De plus, la condition nécessaire et suffisante de cette urgence politique écologiste est de répondre à l’urgence sociale. Or il y a là une contradiction rédhibitoire avec le mode de production capitaliste. Ce mode productiviste a certes permis de créer des richesses comme jamais dans l’histoire, mais au prix d’une répartition toujours plus inégalitaire de ces richesses, au prix du saccage de la planète, d’une surexploitation toujours plus importante des êtres humains et des ressources naturelles. Ce mode de production actuel de biens et de services n’est plus soutenable, ni écologiquement, ni socialement. Le fait d’avoir créé un marché capitaliste du carbone n’a en rien limité les émissions de gaz à effet de serre, il a simplement permis aux plus riches d’acheter leurs droits à polluer. L’ouverture à la concurrence des secteurs de l’énergie et des transports ferroviaires ont et vont avoir des conséquences aussi dramatiques en matière d’émissions de gaz à effet de serre. La globalisation capitaliste de la production des biens et services, depuis trente ans, a ainsi démultiplié les catastrophes écologiques et les inégalités sociales.
La seule solution se trouve dans le dépassement de ce mode de production par un nouveau mode de production. C’est ce à quoi les communistes ont travaillé collectivement lors des assises communistes de l’écologie dans le cadre de la préparation du Congrès, en mettant en avant la nécessité d’un écommunisme car la révolution ne pourra être qu'écologique et sociale.
Yann Le Pollotec