Vers une « démocratie limitée »
Après avoir altéré la démocratie sociale avec sa loi cassant le Code du travail, Emmanuel Macron s’attaque maintenant à la démocratie territoriale et politique, avec sa réforme constitutionnelle et les projets de lois l’accompagnant.
Sous couvert de modernisme, on remet au goût du jour l’archaïque maxime de Louis XIV : « l’État c’est moi ».
Dans la novelangue du pouvoir, le président des riches ne fait que s’attaquer à des corps intermédiaires inutiles ou parasitaires dont l’existence entrave la réalisation « des réformes dont la France a besoin » (sic). En réalité, il s’agit, pour appliquer les diktats de la finance globalisée, de faire sauter le verrou que constituent la démocratie représentative et la libre administration des collectivités territoriales. L’enjeu est, entre autres, de dépolitiser le Parlement en réduisant drastiquement le spectre du pluralisme politique et en faisant passer le statut des sénateur/trices et des député-e-s de celui de représentants du peuple à celui de techniciens de la loi. Or, la loi, comme toutes les institutions, n’est que la résultante de rapports de force dans la société. C’est pourquoi le pouvoir macronien fait tout pour cacher les véritables enjeux de sa révision constitutionnelle.
Certes, face aux contradictions, à la complexité et la diversité de nos sociétés en ce début de siècle, on ne peut en rester à la seule démocratie représentative existante. Il y a nécessité, non pas de la détruire mais, au contraire, de la renforcer et de la diversifier par l’intervention, la participation et l’expertise citoyennes.
Mais de cela, Macron s'en moque, son objectif pour complaire à ses maîtres de la finance mondiale est de faire de notre pays une démocratie limitée, à l’image de ce que fut la France de la Restauration (Le souper)
Si par malheur cette révision constitutionnelle et ses lois annexes venaient à être adoptées, elles entraîneraient une situation politique d’une telle gravité pour les prochaines législatives et sénatoriales, qu’elles impliqueraient de retravailler et de révolutionner en profondeur une partie de nos choix stratégiques au Congrès de notre Parti.
Pour s’opposer à cette révision constitutionnelle régressive et promouvoir la démocratie citoyenne dont notre peuple a besoin, le PCF a lancé une pétition exigeant un référendum à l’issue du débat parlementaire, comme le permet l’article 89 de l’actuelle Constitution (Pour signer la pétition).
En signant et faisant signer cette pétition tout l’été, et à la Fête de l’Huma, le PCF entend contribuer à créer une mobilisation populaire pour empêcher Macron de réaliser son 18 Brumaire.
Yann Le Pollotec