Sans une énergie 100% publique, pas d’avenir pour la France
Dans un « cahier d’acteur », le PCF vient de dévoiler ses propositions sur l’avenir énergétique de la France. Celui-ci s'inscrit dans le cadre du débat public sur la « Programmation pluriannuelle de l’énergie ». Ces propositions ont été le fruit du travail conjoint des commissions nationales énergie et écologie, en liaison avec le pôle « nouveau mode de développement humain et durable » du PCF.
Ce cahier affirme d’abord les objectifs et les priorités que devrait se donner une politique nationale de l’énergie, à savoir : Répondre à l’urgence climatique, lutter contre la précarité énergétique qui affecte 12 millions de personnes en France, assurer les besoins en énergie des 75 millions d’habitant·e·s que comptera l’hexagone en 2050, donner les moyens énergiques de la renaissance industrielle de notre pays dans le contexte de la révolution numérique.
Il démontre que la libéralisation du secteur énergétique en Europe, les privatisations, les filialisations, les externalisations, non seulement ne contribuent pas à la réalisation de ces objectifs, mais constituent des obstacles rédhibitoires pour leurs accomplissements. En effet, la motivation du privé n’est pas de résoudre les problèmes énergétiques mais de faire de l’argent (voir à ce propos l’édifiant film sur le scandale ENRON
C’est pourquoi, il importe au contraire que la puissance publique joue tout son rôle, en matière de recherche, de développement de filières industrielles et de service, de la conception à la fabrication, de la production à la distribution. Ce qui implique de se saisir des leviers stratégiques, y compris par des nationalisations ou des renationalisations, tout en travaillant à des coopérations européennes maîtrisées.
Le PCF réaffirme son action pour un mix énergétique le plus dé-carboné possible à partir des bilans écologiques et énergétiques globaux : fabrication, utilisation, démantèlement et recyclage. Dans ce mix, les énergies renouvelables ont toute leur place, au côté du nucléaire et de l’hydraulique. Si le nucléaire reste incontournable pour atteindre les objectifs de la COP21 et assurer la continuité de la fourniture d’électricité, il implique de donner tous les moyens de contrôle et les pouvoirs d’interventions nécessaires à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Cela demande aussi un contrôle citoyen actif et averti, d’où la nécessité d’un effort important de diffusion et d’appropriation populaire de la culture scientifique et technique.
Au niveau européen, la mise en place du réseau transnational à courant continu, Supergrid, ne doit pas conduire à mettre en cause l’indépendance de notre production d’électricité en externalisant celle-ci hors du territoire national. Le cahier se positionne pour la révision des articles des traités européens sur l’énergie, afin de créer une agence européenne qui ferait le choix de la coopération et de la mutualisation, plutôt que celui du gâchis de la concurrence de tous contre tous.
Ce cahier d’acteur porte la volonté affirmée par notre Congrès de mettre au cœur du combat communiste du XXIe siècle la question centrale de la transition écologique, en liaison avec le développement des services publics et de véritables politiques industrielles.
Yann Le Pollotec