Une formidable fête de l’Huma censurée par les média
Avec plus de 500.000 participant-e-s, la Fête de l’Huma 2018 a été un événement formidable. Elle a été aussi un événement total : politique avec de multiples débats très fréquentés, culturel, fraternel et festif bien-sûr, émaillé de temps très forts avec les rencontres de Ian Brossat, la venue d’Ahed Tamini, le discours de Pierre Laurent aux personnalités, l’inauguration de la place Maurice Audin alors qu’enfin l’État français reconnaît officiellement son crime.
La réussite de cette fête, c’est avant tout l’œuvre de l’engagement du Parti communiste français et de ses militant-e-s : C’est elles et eux qui diffusent le bon soutien, bâtissent la fête et la font vivre.
Seulement voilà, de la plus grande fête populaire de France, du plus important rassemblement politique de la rentrée, les médias n’ont retenu que le boycott d’une poignée de députés FI. Pire, le dimanche, désertant le site de La Courneuve, les directions des rédactions de ces médias ont préféré traiter du meeting de quelques centaines de lepenistes.
En français moderne, cela s’appelle de la censure, et le PCF va porter plainte auprès du CSA pour cela. Mais cette censure caricaturale, au-delà de la posture anticommuniste atavique qu’elle révèle, pose un problème démocratique plus général : la manière dont les médias traitent le débat politique. Il s’agit de tout faire pour détourner les citoyen-ne-s de la politique en la réduisant aux affaires, aux petites phrases assassines et aux rivalités de personnes pour le pouvoir. Alors bien-sûr, dans cette vision « game of thrones » de la politique, la fête de l’huma avec ses débats de fond et ses citoyen-ne-s qui s’engagent politiquement, n’a aucun droit de citer.
C’est pourquoi face à cette guerre idéologique qui instille l’idée que « faire de la politique » c’est sale, inutile et parasitaire, il faut une réponse politique de fond et long terme qui certes doit passer par l’amélioration de notre communication et de notre travail en direction des médias, mais qui ne peut se limiter à cela. Nous sommes face à une véritable offensive stratégique du capital conduisant à « une démocratie limité e» pour reprendre le vœux de l’économiste néolibéral Milton Friedman. Cette réponse de long terme de notre Parti, qui doit se situer sur le terrain de l’hégémonie culturelle pour reprendre une citation de Gramsci, constitue l’un des chantiers que le Congrès de notre Parti devra mener à bien.
Yann Le Pollotec